Et au quotidien, vous faites quoi mon père ?
C’est la question que l’on m’a posée récemment et que bien des gens se posent. De quoi est fait la vie d’un prêtre missionnaire ? Quand je me ballade dans les rues de Saigon, je croise une multitude de gens dont le quotidien est très peu varié : il y a les gardiens devant les devantures des maisons, les coiffeurs, les marchands,... Entre deux clients, ils se reposent, bavardent ou tapotent sur leur téléphone. Je me dis qu’on est bien différent ! Mon quotidien, lui, est varié, en une semaine, je cotoie des gens de tous horizons et mes engagements sont diversifiés. Ces rencontres et ses engagements contribuent à mon épanouissement
Mon calice d'ordination, toujours aussi beau, et toujours aussi précieux pour rendre le Christ présent dans son corps et son sang dans l'Eucharistie célébrée chaque jour.
Ma famille, ce sont mes confrères prêtres et mes séminaristes. J’ai la chance de vivre avec douze jeunes qui ont entre 25 et 30 ans. Leur jeunesse alliée à leur culture vietnamienne font que la bonne humeur est naturelle et contagieuse. Au-delà du plaisir de vivre avec eux, je me dois aussi de les former et de les aider à discerner s’ils sont appelés ou non à la vie missionnaire. Notre vie est rythmée par la prière et les repas. En plus des week-ends mensuels de formation et du cours d’anglais donné par mon confrère une fois par semaine, cette année, le vendredi, nous étudions ensemble un texte de l’Eglise, en ce moment l’encyclique du pape ‘Laudato Si’ sur l’environnement. Chez les aspirants, je donne aussi un cours de deux heures par semaine sur l’histoire de la Congrégation et sur le sens des lectures de la messe. Enseigner l’anglais de cette manière me plait, parce qu’en plus de l’apprentissage de la langue, il y a un contenu de foi que je peux partager avec nos séminaristes.
Le mercredi matin, jusqu’il y a peu, (j’ai arrêté par manque de temps) je donnais aussi cours à des jeunes de 17-20 ans qui ont quitté l’école bien trop tôt et qui veulent retrouver un cap dans leur vie. J’étais heureux d’assurer une présence paternelle auprès d’eux et ils m’apprécient bien. Ils sont courageux étant donné qu’ils se forment pendant une année à l’anglais et doivent aussi élaborer un projet personnel qui débouche sur une formation ou un travail plus spécifique (hotellerie, cuisine, informatique,…).
Les jeunes de LP4y et leurs formateurs, un avenir prometteur grâce à une bonne dose de volonté propre et à la générosité et la compétence de ceux qui les accompagnent.
Durant la semaine et en particulier le dimanche, je célèbre la messe en anglais, en vietnamien ou en francais. Ces célébrations sont l’occasion pour moi de méditer sur la parole de Dieu pour pouvoir la transmettre dans mes homélies. Je donne aussi des catéchèses en francais ou en vietnamien sur le baptême et le mariage.
Les prêtres du diocèse, un style et une mission différente mais nous sommes complémentaires et heureux de nous épauler mutuellement.
A travers ces rencontres, ces engagements, je peux porter du fruit. Mais il me faut toujours trouver l’équilibre permanent entre engagement pastoral, temps personnel pour approfondir ma vie spirituelle et moments de détente. Cet équilibre est toujours à rechercher, la vie spirituelle peut facilement être mise en touche, soit parce que les journées sont trop remplies, soit parce qu’au contraire, il y a des temps morts et que je perds plus mon temps que je ne l’utilise à bon escient. Je pense que c’est le défi de tout un chacun. Ceux qui ont une vie de famille et professionnelle, doivent aussi trouver l’équilibre entre ces différents pôles : les activités (la vie professionnelle), les relations (la vie familiale) et le temps pour soi.
Les 5 membres du conseil provincial de Taiwan-Vietnam-Inde, une équipe qui dynamise le groupe depuis trois ans ou plus.
Dans ma vie de prêtre, j’ai l’avantage d’entendre les confidences des gens, et cela me conforte dans le fait que tous, nous sommes en chemin, vers plus de maturité, plus de générosité, plus aussi d’acceptation de nos limites et difficultés, et comme chrétien, j’ai la conviction que Dieu nous encourage sur notre chemin. Il connait nos limites mais il mets aussi sa confiance en nous… Il est celui qui nous guide, qui nous relève, qui se met à notre rythme ! Il nous faut avancer, pour notre bonheur personnel, mais aussi parce que grâce à nous, d’autres se mettent en chemin à leur tour ! ‘Oh, Donne-moi ô Jésus, d’un apôtre les flammes, rien que pour aujourd’hui !’