Courrier du 19 juillet 2007.
Je suis parti au Vietnam durant trois semaines au mois de juin. Le but de ce voyage était double. D’une part, découvrir le pays et établir des contacts avec l’Eglise locale. D’autre part, évaluer le parrainage d’enfants vietnamiens au nom de l’association « Aide aux enfants du Vietnam », une association montée par les spiritains de Taiwan, qui soutient la scolarisation de plus de 200 enfants vietnamiens. (Au sujet du parrainage, voyez notre site ; www.bythewell.org )
Accompagné par un confrère vietnamien nord-américain, j’ai commencé mon séjour au Vietnam en me rendant dans la principale ville du centre du pays, Hûé. Là, nous avons passé la plupart de nos journées à visiter les villages où vivent les enfants parrainés par notre association. Deux lieux ont retenus davantage mon attention, le village des sampaniers et celui des enfants dont les enfants sont aveugles. Les sampaniers sont des familles qui habitent sur des bateaux, les sampans. C’est une population en très grande précarité. Les parents sont pêcheurs ou travaillent comme cyclo-pousse. Ils gagnent un à deux dollars par jour, quand il est possible de travailler. En effet, à la saison des pluies, certains jours, il est impossible d’aller travailler. La mortalité due aux accidents et à la maladie est élevée. Notre visite était organisée par trois jeunes frères du Sacré Coeur qui soutiennent les sampaniers et les enfants pauvres de divers villages. Ils encouragent ces enfants à étudier, leur trouvent des professeurs bénévoles, ont construit des écoles. Les besoins sont immenses mais la bonne volonté et le sérieux des bénévoles permettent d’aller de l’avant. Le centre des aveugles, lui, a été lancé par une soeur de la Visitation. Ce centre a pour président une personne aveugle (stipulé par les statuts du centre) ; les adultes ont l’occasion de travailler en confectionnant des balais ; les enfants sont scolarisés. Tout ce petit monde est très pauvre mais chacun est reconnu dans sa dignité. Durant notre séjour, nous avons pris des photos de chacun des enfants parrainés et mis à jour les données les concernant. Nous avons été accueillis avec beaucoup de sourire ; mon confrère étant vietnamien d’origine, nous n’avons pas eu de problème pour communiquer. Mais j’en ai aussi profité pour mettre en pratique ma connaissance encore très sommaire du vietnamien.
Après ce séjour à Hûé, je suis parti à Saigon, (Ho Chi Minh Ville), la ville où ma communauté (nous serons trois confrères) va s’installer en Septembre. Poumon économique du Vietnam, Saigon est une ville en continuel mouvement. La circulation y est dantesque. Pour traverser certaines artères de la ville, il faut être très courageux ! La pollution est à la hauteur du trafic ; la moto est le moyen de transport par excellence. Venant d’une ville aussi charmante que Hué, j’ai eu un peu de mal à me faire à Saigon. C’est pourtant ici que je vais passer mes prochaines années. Mais là encore, nous avons eu de chaleureux contacts avec des prêtres et des familles vietnamiennes. La ville est un univers plus anonyme que la campagne mais le fait d’être étranger suscite la sympathie des vietnamiens, d’autant plus quand on essaye de parler leur langue.