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Missionnaire en Asie de 2007 à 2024, essentiellement au Vietnam, je suis à Rome depuis l'été 2024. Passionné par le Christ et les gens, je suis heureux d'être missionnaire. Missionary in Asia for 17 years until 2024, I now live in Rome. I am happy to serve God and I am in love with people in general.

A la rencontre des confrères indiens à Chennai (Sud Est de l’Inde)

Dans notre monde moderne, les gens voyagent de plus en plus à l’Etranger pour diverses raisons. Ils font du tourisme, du business, de l’humanitaire, … Et nous, nous sommes missionnaires ! Les approches et la compréhension du pays visité diffèrent grandement suivant la motivation du voyage. Les touristes recherchent la distraction, la gastronomie et une touche dosée d’exotisme, les hommes et les femmes d’affaires veulent faire du chiffre, les humanitaires veulent se rendre utile à la société et faire de belles rencontres. Les missionnaires, paradoxalement, n’ont pas d’attentes bien précises. Ils se laissent façonner par ce qui les attend, ils se laissent accueillir par les locaux, souvent surpris par leur gentillesse et disponibilité. Le temps est l’un des grands atouts de la découverte d’une culture. Lorsqu’il se compte en années, le visiteur passe par trois étapes successives, : l’émerveillement, le désenchantement et enfin l’adaptation réaliste, où la nouvelle culture s’offre à soi avec son charme, sa beauté mais aussi ses limites qui sont source d’incompréhensions et de frustrations. Celui qui reste longtemps dans un pays adopte en partie les réflexes et la mentalité locale, tout en restant profondément imprégné de sa culture d’origine.

L'Inde a été évangélisée dès le 1er siècle de notre ère.
L'Inde a été évangélisée dès le 1er siècle de notre ère.
L'Inde a été évangélisée dès le 1er siècle de notre ère.

L'Inde a été évangélisée dès le 1er siècle de notre ère.

Les Spiritains sont en Inde depuis douze ans. Il y a six ans, ils ont rejoint la circonscription de Taiwan-Vietnam. Taiwan s’est séparé du groupe en mai 2021 et nous sommes maintenant le groupe Vietnam-Inde. Pendant les deux années de pandémie, les contacts entre l’Inde et le Vietnam étaient limités à des échanges téléphoniques. Au mois de Juillet, j’ai pu rendre visite à la communauté sur place pour trois semaines. Ce fut mon second séjour en Inde et mon premier en tant que supérieur des deux pays.

La convivialité, certes, mais attention !  c'est très épicé !
La convivialité, certes, mais attention !  c'est très épicé !

La convivialité, certes, mais attention ! c'est très épicé !

Notre présence spiritaine en Inde est aujourd’hui une goutte d’eau dans ce vaste monde. La communauté en Inde est constituée de 4 prêtres, un diacre et 4 frères en formation (en 1ère, 3ème et 4ème année de formation). Trois des quatre prêtres travaillent à l’Etranger (mais ils étaient là lors de mon passage). La communauté est donc très fragile et beaucoup de questions se posent sur son avenir. Les jeunes en formation sont dynamiques mais leur formation est longue (12 ans) et les soucis familiaux ou le manque de persévérance personnelle peuvent les amener à quitter la communauté en milieu de parcours. Les prêtres eux-mêmes peinent à trouver leur place dans une Eglise où les Eglises urbaines ne manquent pas de personnel mais les Eglises rurales sont en manque de pasteurs. Il suffirait alors d’envoyer les confrères en milieu rural pour qu’ils aient du travail et puissent subsister à leurs besoins. Le problème, c’est que les instituts de formation à la vie religieuse (philosophie, théologie) sont en ville. Pour le bien de la vie communautaire, il faut donc rester en ville. Mais comment s’en sortir financièrement et quel travail pastoral y accomplir ? La question n’est pas simple. La communauté n’a pas non plus de maison qui lui appartienne. Un des bienfaiteurs locaux met à sa disposition une maison grande certes, mais très vieille, et il a fait comprendre que dans un an ou deux, il voudrait récupérer son bien. Voilà pour les grands défis des années à venir.

la vie à la campagne chez les parents de notre diacre Arockiasamy.
la vie à la campagne chez les parents de notre diacre Arockiasamy.

la vie à la campagne chez les parents de notre diacre Arockiasamy.

La vie en Inde a cependant son charme. On y retrouve l’agitation typiquement asiatique, les gens qui vivent dehors, le trafic dantesque, les échoppes où l’on cuisine à même la devanture, et puis ce monde imprégné de religion et de religiosité, si loin du monde occidental qui a décidé que Dieu appartenait désormais au passé et que seul l’homme avait la maitrise de sa destinée (légère caricature mais constat réel malheureusement). En venant du Vietnam, j’ai été agréablement surpris par deux choses en particulier. Tout d’abord la maitrise de l’Anglais par la franche privilégiée de la société, ce qui m’a permis de participer à des célébrations et même des conférences (incroyable !) en comprenant ce qu’il s’y disait et aussi de rencontrer des familles. Et là quelle ne fut pas ma surprise de voir que la famille indienne (du moins en ville) s’apparente assez bien à la famille occidentale. Par contraste, au Vietnam, les invitations se font toujours lors d’évènements festifs de grande ampleur, minimum trente à quarante personnes, les hommes d’un coté, les femmes de l’autre. En Inde, les familles qui m’ont reçues étaient nucléaires, et chose étonnante, les enfants participaient joyeusement aux conversations des adultes.

A la rencontre des confrères indiens à Chennai (Sud Est de l’Inde)
A la rencontre des confrères indiens à Chennai (Sud Est de l’Inde)

Durant mon séjour, j’ai aussi eu la chance d’aller au plus grand lieu de pèlerinage du Sud de l’Inde pour les chrétiens, à Notre Dame de Velankanni. Pour ce faire nous avons pris des bus de nuits, et quelle ne fut ma surprise de voir une station de bus bondée à 1h du matin et les gens courir vers leur bus pour y entrer (fort heureusement nous prenions une destination nettement moins prisée des travailleurs locaux). J’ai également été accueilli dans la famille de notre diacre indien, et j’ai apprécié la simplicité de la vie rurale mais aussi le fait d’entendre que petit à petit les paysans d’aujourd’hui ont une vie un peu moins dure que leurs parents. L’eau potable, l’électricité et les motos commencent à faire partie du paysage. Les salaires restent néanmoins fort bas, ce qui explique que l’exode vers les villes se poursuit inéxorablement.

L'Inde une histoire plurimillénaire et multiculturelle et religieuse.
L'Inde une histoire plurimillénaire et multiculturelle et religieuse.
L'Inde une histoire plurimillénaire et multiculturelle et religieuse.

L'Inde une histoire plurimillénaire et multiculturelle et religieuse.

Trois semaines, c’est une expérience limitée, mais j’ai beaucoup apprécié la gentillesse et l’accueil de mes confrères. J’ai été heureux de rencontrer les jeunes en formation, et à tous, je leur ai dit : prenez votre futur en main, nous sommes là pour vous aider même à distance à faire les bons choix, ayez confiance dans la Providence, soyez unis, généreux et enthousiastes dans ce que vous faites, ma prière et mon amitié vous accompagne.

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