Vivre l'unité avec le mouvement des Focolari à Loppiano (Italie), pour deux mois.

J’ai passé deux mois en Toscane (Italie), à Loppiano, le village des Focolari. Ce fut une belle transition entre mon départ de l’Asie et mon arrivée à Rome dans les jours à venir. Belle ne veut pas dire facile de prime abord. Une fois de plus, j’ai fait l’expérience que changer d’environnement nécessite toujours un temps d’adaptation et donc de la patience. Je suis arrivé dans une communauté religieuse, la « Claritas » où se trouvaient cinq religieux de 4 congrégations différentes ainsi qu’un moine bouddhiste. Le supérieur (Egidio) était le seul italien du groupe. Il y avait aussi un brésilien (Milton), un maltais (Stephen), deux philippins (Mike et Jerrick) et un thaïlandais (Pitthaja). Ce petit monde était très soudé et les premières semaines, je ne me sentais pas utile, pas reconnu pour ce que je pouvais apporter à la communauté. Mais connaissant bien la spiritualité des Focolari, je me suis dit : « Vis ce moment un peu difficile en silence, dans l’acceptation aimante de ce que tu vis aujourd’hui, sans te plaindre ou exprimer ta frustration de ne pas te sentir accueilli comme tu l’aurais voulu ». Cette période un peu compliquée a duré un petit trois semaines et puis un jour, j’ai senti que la confiance mutuelle s’installait, et j’ai pu prendre des responsabilités dans la communauté et après ce temps d’adaptation, je me suis senti à ma place.

Progressivement, je me suis senti plus à l’aise en italien (A l’heure actuelle, je comprends beaucoup de choses mais je dois encore beaucoup progresser pour m’exprimer dans un italien plus pur, détaché de l’empreinte du portugais dont j’emprunte encore trop de vocabulaire et de tournures de phrases). J’ai pris des cours à l’université de Sofia (l’université des Focolari à Loppiano) sur divers thèmes, en philosophie et en spiritualité. Les cours étaient donnés en petite classe de quatre à douze étudiants, l’idéal pour favoriser des échanges, encouragés par les enseignants. L’université a été créée pour favoriser une approche intellectuelle et concrète de comment construire l’unité, le vivre ensemble. Que ce soit dans le domaine de l’économie, de la philosophie ou de la théologie, tout savoir peut créer les conditions d’un monde meilleur, plus uni, ou au contraire se focaliser sur les intérêts personnels au détriment de la collectivité. Il s’agit de pointer vers un idéal mais aussi de le réaliser par des actions concrètes. J’ai trouvé que les professeurs étaient très à l’écoute des étudiants et que dans ce monde multiculturel, chacun y trouvait sa place et enrichissait le groupe. A la maison religieuse de la Claritas, ce désir d’unité se traduit par un quotidien où l’on essaie de mettre l’autre à la première place. Chaque matin, après l’Eucharistie, nous avons un temps de formation où nous écoutons des conférences de Chiara Lubich, la fondatrice des Focolari, ou d’autres intervenants, suivi d’un temps de partage. Ensuite, travail manuel dans la maison (cuisine, jardin, nettoyage) ou en dehors (dans les ateliers du village) ou travail intellectuel ponctuent notre journée.

Loppiano est un petit village dans les collines qui offre de belles ballades. A plusieurs reprises, j’ai pu également découvrir la beauté de la Toscane (Florence, Arezzo, Sienne),de la Vénétie (Padoue), du Trentin (Trente). Les paysages sont magnifiques et le patrimoine architectural et culturel italien est incroyable. J’ai été guidé ou accueilli par des locaux, ce qui ajoute toujours au charme de la découverte.

Je repars de Loppiano, heureux de mon expérience ici et certain de pouvoir y retourner à l’avenir. Je connaissais les Focolari depuis mon enfance. Me ressourcer comme adulte à leur spiritualité m’a fait beaucoup de bien. Au sortir de ma mission au Vietnam, belle mais éreintante, j’avais besoin de cette année sabbatique. Je sais que ce n’est pas un dû mais je crois que prendre du temps pour soi est essentiel à certaines étapes de la vie pour pouvoir repartir de plus belle. Merci à tous les membres des Focolari de Tagaytay (Philippines) et de Loppiano (Italie) pour m’avoir accueilli et permis de vivre cette belle expérience de l’unité.