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19 septembre 2009 6 19 /09 /septembre /2009 03:35

Là-bas...                                                  Saigon, le 19 septembre 2009.

Chaque été, c'est le même rituel pour la plupart d'entre nous. Retour au pays en famille pour les vacances. Quand on est à l'étranger pour raisons professionnelles, il n'est pas rare qu'on quitte une belle maison pour vivre pendant un ou deux mois dans des conditions un peu spartiates au pays. Le temps d'un été, on se fait nomade, visitant famille, belle-famille et amis. Dans les conversations, surgit nécessairement la question: Et alors, c'est comment là-bas? On s'escrime à répondre, mais on se rend compte que notre interlocuteur est à des lieues de s'imaginer comment c'est réellement la vie "là-bas". Ne nous voilons pas la face. Il faut avoir vécu dans un pays pour savoir ce que c'est. Peut-être finalement la réponse à la question: "C'est comment là-bas?", est-ce à nous d'y répondre pour nous-mêmes.

 
Fleurs, fruits, paysages,...: il est bon de prendre le temps d'admirer la nature qui nous entoure, si différente de celle de notre pays d'origine.

Chacun part à l'étranger avec des attentes. Les novices ont un peu le coeur serré lorsqu'ils quittent leur patrie d'origine. Ils ont bien bouquiné, regardé toutes sortes de sites sur internet, contacté des gens qui ont vécu là-bas. Reste un stress certain: nourriture, climat, vie professionnelle, adaptation du conjoint et des enfants,..., rien n'est gagné d'avance. Mais enfin, la décision de partir a été prise, et elle a son piment. Après six mois, un an, deux ans, chacun selon son rythme, on commence à avoir fait un peu le tour de son nouvel univers. Le risque de déchanter guette parfois nombre d'entre nous. Certes, les escapades du w-e restent pittoresques et bienvenues pour se relaxer un peu. Reste que malgré tout, on a souvent recréé le monde qui nous était familier dans ce nouveau monde. Le Bordeaux et le fromage ou le chocolat (chacun ses racines), on en a trouvé au supermarché. Les enfants font du vélo avec les autres enfants d'expatriés; au boulot, le stress est toujours au rendez-vous. Certains dans des moments de déprime se demandent ce qu'ils sont venus faire là.

 




En début d'année, il est bon de s'arrêter et de réfléchir à ce qui peut nous aider à garder le cap dans notre vie d'expatrié. Il me semble que la première chose est d'accepter de vivre l'instant présent. Cessons de penser au passé ou au futur, investissons dans le présent. L'imagination nous guide toujours vers un horizon qui nous semble plus large que celui que nous vivons aujourd'hui. L'herbe peut toujours paraître plus verte chez le voisin... dans le pays où nous avons vécu avant ou où nous rêverions de vivre... Suffit! Il nous faut revenir au concret. Qu'est-ce que je peux réaliser durant ces quelques mois ou années encore à vivre dans ce pays? Il nous faut passer de l'imagination au concret. Peut-être parfois sommes-nous las d'investir pour une durée limitée dans les activités, dans les relations. Mais ce sont tous ces petits provisoires qui finissent par laisser une trace durable dans nos vies.

 


           
En terme de relations d'amitié, j'ai remarqué que les expatriés aiment s'inviter les uns les autres en groupe. Je me dis parfois qu'on y perd en profondeur. Il est facile de zapper quand on se retrouve à trois ou quatre couples le temps d'une après-midi. Mieux vaut me semble-t-il oser la relation plus intime. Le but n'est pas d'avoir le carnet d'adresse et l'agenda le plus chargé possible. Non, l'intérêt, c'est de savoir prendre le temps d'écouter l'autre, de s'intéresser à lui personnellement. Peut-être faut-il aussi laisser tomber les éternelles références au boulot pour partager sur ce qui nous fascine et nous déroute dans notre vie quotidienne et dans notre situation d'expatriés.

 


           
Un autre défi est de sortir de la bulle d'expatriés. Bien des choses parfois nous y confinent: manque de temps, désir de se retrouver entre nous, barrière de la langue, de la culture et de la situation sociale. Arrêtons de nous justifier. Dans chaque pays où nous vivons, il y a moyen de s'ouvrir aux autres. Pour la plupart d'entre nous, nous vivons dans des sociétés dites "en voie de développement". Vivant nous-mêmes dans le luxe, nous nous sentons un peu coupable et parfois incapable de faire face à la pauvreté qui nous entoure. Soeur Emmanuelle disait: "Moi, ce n'est pas qu'il y ait des riches qui me dérange, ce qui me mets hors de moi, c'est que les riches ne partagent pas." Richesse matérielle, richesse affective, nous nous devons de partager avec ceux que nous cotoyons. Quand on visite des pauvres, des orphelinats, quand on participe à un projet social, on a d'abord et avant tout une mission à accomplir, accepter d'être accueillis par des gens plus pauvres que nous. Nous ne résoudrons pas tous les problèmes de leur quotidien mais que cela ne nous empêche pas de vivre la rencontre, elle est si enrichissante!

 


           
Je termine en rappelant la qualité que nous pouvons si bien travailler durant notre vie d'expatrié: l'humilité. Être humble, c'est entrer dans la joie de Dieu. Il n'est jamais facile d'être un étranger. On en rage parfois. On est confronté à tant de défis, de frustrations. C'est une chance pour s'entrainer à l'humilité. Et celui qui est humble, acquiert la certitude que Dieu l'a voulu dans ce pays, à ce moment-ci de sa vie. L'humble, c'est celui qui découvre au delà des défauts de la culture de ceux qui l'accueillent, une sagesse, une beauté, un art de vivre qu'il ignorait dans sa culture d'origine. Il découvre aussi que Dieu a toujours été présent et le sera toujours où qu'il aille.

 

Bonne rentrée à tous...

 

 

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