Chers confrères, parents, amis et bienfaiteurs,
A l’heure où je vous écris, nous sommes le 24 au matin. Dans quelques heures, nous fêterons Noël, six heures plus tôt que les européens. Cette année aura été riche en évènements. En été, je suis rentré en Belgique pour prendre un mois et demi de vacances (je rentre au pays tous les deux ans), le temps d’être avec ma famille, en particulier mes parents que j’ai trouvé en excellente forme. De retour au pays, j’essaie toujours de revoir des parents et quelques amis. C’est un temps de repos, aussi j’évite de courir à droite et à gauche tout le temps. Il y a donc pas mal de personnes que je n’ai pas l’occasion de revoir et d’autres que je ne revoie que pour un temps fort court. C’est la vie ! Mais je suis toujours heureux de rentrer. J’ai la chance d’avoir un autre regard sur mon propre pays et je suis toujours émerveillé par la beauté de la nature, le calme, la beauté des villes, l’attachement que nous européens portons à la culture. J’aime revoir ceux qui me sont chers et savoir que beaucoup d’entre eux vont bien. J’en profite aussi pour faire la tournée des communautés spiritaines, qui sont toujours extrêmement accueillantes.
J’y ai passé peu de temps, voulant donner la priorité à mon séjour chez mes parents, mais je suis heureux de savoir que mes confrères vont bien et se réjouissent de voir un des leurs en mission et heureux de l’être. A la fin de l’été, une surprise de taille m’est annoncée. Après quatre ans d’invitation, mais sans les forcer (!), mes parents se décident à venir me
visiter au Vietnam. Rendez-vous est pris pour la Noël, une période de fête et durant laquelle le climat est plus clément (moins chaud s’entend !) qu’aux autres périodes de l’année.
De retour au Vietnam à la mi-septembre, je retrouve cette année 8 postulants. Avec 9 aspirants vivant dans une autre maison, cela nous fait 17 séminaristes. La famille spiritaine s’aggrandit de jour en jour, pas de doute ! Je continue mon mandat de supérieur pour les postulants pour la seconde année. Mais en plus de cela, il m’est demandé de faire une formation en psychologie et en spiritualité aux Philippines afin d’être mieux outillé pour mon rôle de formateur de nos séminaristes. Cette formation-là s’organise en modules d’une à deux semaines. En tout, il y a une quinzaine de modules, soit vingt semaines de formation, que l’on peut suivre à la carte. En accord avec mon supérieur, nous décidons que je suivrai la totalité des modules sur une période de deux ans, à raison de quatre séjours aux Philippines cette année académique-ci, et de trois séjours l’année prochaine. Je continue mes engagements des années précédentes, à savoir l’organisation de la formation des postulants, la catéchèse de mariage et de baptême pour les francophones de la ville, les messes et baptêmes en vietnamien, ainsi que divers services pour la communauté. Ces multiples activités font que depuis mon retour de vacances, ma présence en communauté est très irrégulière. Que ce soit au niveau personnel ou au niveau communautaire, c’est loin d’être l’idéal. Mais la vie concrète, ce n’est pas l’idéal, mais l’art du possible… Ce qui me réjouit, c’est de voir qu’au niveau de la formation de nos séminaristes, nous vivons de très belles choses. Nos séminaristes sont des jeunes remarquables. Ce sont des gens chaleureux, qui ont un bel esprit communautaire. Ils sont serviables et efficaces. J’ai confiance en eux, et quand je ne suis pas là, tout en comptant sur l’aide de mes confrères prêtres, je sais que les choses tournent bien.
Depuis une semaine, comme prévu, mes parents sont arrivés au Vietnam, pour un séjour de trois semaines. Ils ont déjà visité nos communautés et nous avons fait une excursion de trois jours dans le delta du Mékong. Ils sont enchantés de leur séjour et nous avons eu jusqu’ici beaucoup de chance avec le temps ; depuis leur arrivée, à l’exception d’hier, il n’a pas fait trop chaud. Ma maman est un peu moins aventurière que mon papa en terme de nourriture. Mais tous deux sont curieux de beaucoup de choses et apprécient ce monde tant différent de le leur.
Pour moi, c’est un temps précieux et béni que de pouvoir les accueillir ici, de leur montrer ma mission, ce pays que j’aime tant et de voir aussi que bien qu’ils ne rajeunissent pas (ils ont 75 et 74 ans), ils sont toujours en bonne santé. Au Vietnam, les parents sont très respectés, qui plus est les parents d’un prêtre. Les invitations fusent de partout et c’est tellement enrichissant d’être accueilli par les Vietnamiens eux-mêmes. Le lundi de Noël, nous partons pour quinze jours à la découverte du Centre et du Nord du Vietnam. Un beau programme en perspective !
"Hai ong tay ba lo", litteralement, les deux occidentaux au sac a dos, appellation un peu taquine pour parler des etrangers en visite au Vietnam.
Poulets en route vers le marche...
Je termine cette lettre en vous remerciant pour votre amitié. Pour beaucoup d’entre vous, une dizaine de milliers de kilomètres nous séparent, les nouvelles se font rares, mais l’amitié et l’estime mutuelle est bien là. Que le Dieu de la paix et de la joie,qui s’est fait petit et pauvre vous bénisse et vous garde.
Sainte fête de Noël et une belle année nouvelle du Dragon (qui débutera cette année le 23 janvier, selon le calendrier lunaire !)
Père Frédéric, missionnaire du Saint-Esprit.