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21 avril 2024 7 21 /04 /avril /2024 17:34

Peut-on dire que l'on devient expert dans l'art d'aimer en venant faire un séjour plus ou moins long au mouvement des Focolari? Je pense que ce serait présomptueux pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'il ne faut pas attendre de connaître ce mouvement pour commencer à aimer. Jésus et l'Évangile sont clairs sur l’exigence, le commandement de l’amour. Si nous entrons dans un séminaire pour devenir des personnes consacrées, c'est parce que nous avons déjà fait l'expérience de l'amour et que nous découvrons dans notre cœur une grande générosité qui nous pousse à aimer toutes les personnes sans distinction. Deuxièmement, plus nous restons dans un groupe, plus nous nous rendons compte que dans n'importe quel groupe, décider d'aimer ne signifie pas toujours réussir à aimer. Les douze apôtres, bien qu'ils aient vécu avec celui qui était le plus à même de leur enseigner ce qu’est l’amour véritable, voulaient être considérés comme des personnes importantes. Ils étaient tentés par l'orgueil, alors que Jésus leur avait dit que ce qui compte, c'est d'être le plus humble de tous et le serviteur de tous. Si je devais comparer la manière dont nous aimons dans ma congrégation et la manière dont les personnes s’aiment dans le mouvement des Focolari, je pourrais certainement expliquer pourquoi, par certains aspects de notre vie, nous aimons mieux dans ma congrégation que chez les Focolari et pourquoi, par d'autres aspects, les Focolari aiment davantage. Mais il ne sert à rien de comparer. Ce qui compte, c'est d'apprendre de chaque lieu où nous vivons ce que nous pouvons tirer des personnes que nous rencontrons. Pour les futurs prêtres que vous êtes, c'est essentiel. Appelés à être pasteurs, vous êtes constamment invités par Dieu à connaître les gens, à voir ce qui les fait vivre et à les encourager à persévérer dans leur spiritualité et leurs engagements. Pour vous comporter de la sorte, vous ne pouvez pas rester à distance. Il vous faut proche d’eux, de ce qu'ils vivent. Pour moi, être pasteur, c'est être joyeux et enthousiaste vis-à-vis des gens que nous rencontrons, leur dire que ce qu’ils font est positif et que nous les soutenons.

L'art d'aimer, partage de mon expérience avec des séminaristes philippins.
L'art d'aimer, partage de mon expérience avec des séminaristes philippins.
L'art d'aimer, partage de mon expérience avec des séminaristes philippins.

Cela dit, qu'est-ce que les Focolari m'ont appris depuis mon enfance et surtout cette année à Tagaytay ? Durant ces quelques mois, j’ai pu approfondir un point clé de la spiritualité des Focolari, à savoir l'identification de la relation qui existe entre l'expérience de Jésus abandonné sur la croix (lorsqu'il exprime à Dieu le Père son sentiment total de solitude) et l'amour qu'à ce moment précis, il offre à tous les hommes. Pour Jésus comme pour nous, aimer dans les moments de souffrance et de solitude n'est pas moins fructueux qu'aimer quand on sent que les gens nous aiment en retour et qu'il y a un amour réciproque. Il est mystérieux et très difficile d'accepter ce mystérieux "amour souffrant". Cependant, c'est une chose étonnante à méditer avec soin dans nos vies. En fait, chaque fois que nous faisons l'expérience de l'échec de l'amour mutuel, nous pouvons encore aimer les autres et même les aimer davantage, avec la grâce de Dieu. Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris (ou mis en pratique !) ce que je suis en train de vous dire, mais à vrai dire, bien souvent, quand je suis dans un moment de détresse, je dis à Dieu : "Aide-moi à aimer mes ennemis" et le fait de me sentir uni à Jésus sur la croix à ce moment précis où je suis méprisé par les autres, m'aide à accepter les choses avec humilité et avec amour. Une autre chose que j'ai apprise cette année et qui m'a profondément touchée, c’est la définition de la chasteté donnée par Chiara Lubich, la fondatrice du mouvement des Focolari. La chasteté est liée à un autre point clé de la spiritualité des Focolari, l'appel à vivre le moment présent, sans se laisser distraire ni par le passé ni par l'avenir. Selon Chiara Lubich, être chaste, c'est être pleinement présent à la personne que l'on a en face de soi à l’instant T, et après avoir pris congé de cette personne, parce que l’on poursuit ses activités quotidiennes, avoir exactement la même attitude avec la personne suivante, en mettant de côté la personne précédente, afin d'être pleinement présent à cette dernière. En faisant cela, nous vivons pleinement notre appel surnaturel à vivre uniquement pour Jésus et nous vivons également de belles relations avec les gens qui touchés par la qualité de notre relation avec eux.

le père Jay, l'équipe paroissiale et l'Eglise de Moonwalk où j'ai célébré à de nombreuses reprises.
le père Jay, l'équipe paroissiale et l'Eglise de Moonwalk où j'ai célébré à de nombreuses reprises.

le père Jay, l'équipe paroissiale et l'Eglise de Moonwalk où j'ai célébré à de nombreuses reprises.

Le troisième élément des Focolari qui me soutient aussi dans ma vie est l'art de partager les expériences sur la façon d'aimer. Ce n'est pas que je réussisse à aimer à chaque instant de ma vie, mais je suis prêt à partager ce que je vis à d'autres personnes, afin qu'elles puissent ou se sentir encouragées lorsque j'ai réussi à aimer avec générosité mes frères et sœurs, ou porter ma croix et prier pour moi lorsque je n'ai pas réussi à aimer mes frères et sœurs. Ai-je pratiqué ces trois éléments de la spiritualité ici ? Oui, je l'ai fait : je me suis senti parfois abandonné, j'ai essayé de vivre pour la personne en face de moi, j'ai partagé mon expérience à de nombreuses reprises et j'ai écouté les expériences d'autres personnes. Ai-je réussi ? Pas toujours... mais je veux continuer à développer cet art d'aimer, merci pour votre attention.

L'art d'aimer, partage de mon expérience avec des séminaristes philippins.
L'art d'aimer, partage de mon expérience avec des séminaristes philippins.
L'art d'aimer, partage de mon expérience avec des séminaristes philippins.
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21 avril 2024 7 21 /04 /avril /2024 17:24

Can we say that we become experts in the art of loving while coming to the Focolari movement? I think it would presumptuous for several reasons. First because you don’t wait until you get to know the movement to start to love. Jesus and the Gospel are clear about the importance of loving. If we enter in a seminary to become consecrated persons, it is because we have already experienced love and we discover in our heart a high generosity that impels us to love all people without distinction. Secondly, the more we stay in a group, the more we realize that in any group to decide to love does not mean that we are always successful. The 12 apostles although they had the best loving teacher, still they wanted to be considered as important people. They felt in the temptation of pride, even if Jesus had told them that what matters is to be the least of all and the servant of all. If I had to compare the way we love in my congregation and the way we love in the Focolari movement, I could certainly explain why in some aspects of our lives, we love better in my congregation than in the Focolari and why in other aspects, the Focolari are better at loving. However to compare is useless. What matters is to learn from each place where we live, what we can benefit from the people we encounter. For future priests as you are, it is essential. Being called to be pastors, you are constantly invited by God to know people, to see what sustains them and to encourage them to persevere in their spirituality and commitments. To behave in such a way, you cannot stay at a distance. You need to make yourselves one with what they are experiencing. For me, to be a pastor starts with being genuinely cheerful with the people we encounter, telling them that they are doing well and that we support them.

The art of love, sharing of my experience with some filipino seminarians.
The art of love, sharing of my experience with some filipino seminarians.

Saying that, what did I learn from the Focolari since my childhood and especially during this year in Tagaytay? I look deeper at one key point of the spirituality of the Focolari, that is to identify the relationship that exists between the experience of Jesus abandoned on the cross (when he expresses to God the Father his complete feeling of solitude) and the love that at this precise moment, he shares to people. In other words, to love in moments of suffering and loneliness is not less fruitful than to love when you feel that people love you back and there is a mutual love. It is mysterious and very difficult to accept this mysterious “suffering love”. However it is an amazing thing to treasure in our lives. In fact, every time we experience the failure in mutual love, we can still love others and even love them more, with God’s grace. I am not sure I have yet understood fully what I am saying to you, but actually, many times, when I am in a moment of distress, I say to God: “Help me to love my enemies” and the fact of being united with Jesus on the cross at this moment when I am despised by others, have helped me a lot to accept things with humility in my life. Another thing that I learned this year and that profoundly touched my heart is the definition of chastity given by Chiara Lubich, the founder of the movement of the Focolari. Chastity is related to another key point of the Focolari spirituality, the call to live the present moment, without being distracted neither by the past nor by the future. She said that to be chaste is to be fully present for the person you have in front of you at the present moment, and after you say goodbye to that person, in order to continue your daily activities, to have exactly the same attitude with the next person you meet, putting aside the previous person, in order to be fully present for the next one. By doing this, we live to the full our supernatural call to live for Jesus only and we also experience beautiful relationship with people than witness our freedom in the art of loving.

The art of love, sharing of my experience with some filipino seminarians.
The art of love, sharing of my experience with some filipino seminarians.
The art of love, sharing of my experience with some filipino seminarians.

The third element of the Focolari that really sustain me in my life is the art of sharing our experiences on how to love. It is not that I succeed in loving in each moment of my life, but I am ready to disclose my experience with other people, so that they can or feel encouraged when I succeeded to love with generosity my brothers and sisters, or to carry my cross and pray for me when I failed to love my brothers and sisters. Did I practice these three elements of the spirituality here? Yes, I did, I felt at times abandoned, I tried to live for the person in front of me, I shared my experience many times and listened to the experiences of other people. Was I successful? Not always…but I want to continue to develop this art of loving, thank you for listening to me.

View of Taal volcano and of some plants in our garden (sala Leo)
View of Taal volcano and of some plants in our garden (sala Leo)

View of Taal volcano and of some plants in our garden (sala Leo)

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20 avril 2024 6 20 /04 /avril /2024 10:12

Cette année, nous sommes quatre prêtres à l'école sacerdotale (scuola Epi) du mouvement des Focolari où je prends un temps sabbatique, après 16 ans de mission au Vietnam. Dans la maison qui jouxte la nôtre (casa Ignis) vivent également onze séminaristes. Nous séjournons ici six mois pour découvrir la spiritualité des Focolari et à la mettre en pratique. L'un des moments forts de ce temps de formation, ce sont les trois semaines que nous passons dans les paroisses au moment de Noël. Moi-même, j'ai été envoyé avec le pré-diacre Robert et le pré-séminariste Nghiem à Ilocos del Norte (Nord des Philippines), dans la paroisse de Badoc. Là, nous avons mis en pratique les douze points de la spiritualité des Focolari. Après une journée de voyage de Taygaytay à Badoc, nous avons fait l'expérience de l'amour de Dieu en voyant l’accueil chaleureux du prêtre de la paroisse. Le père Joel Castillo est un lève-tôt puisqu’il se réveille tous les jours à 4 heures du matin. Pour maintenir ce rythme de vie, il a l’habitude en conséquence de se coucher tôt. Cependant, pour nous accueillir, il est venu lui-même nous chercher à la gare routière à 23 heures et avait préparé des chambres pour nous, dont l'une était repeinte en vue de notre arrivée.

Philippines, L'art d'aimer dans la paroisse de Badoc, Ilocos del Norte.
Philippines, L'art d'aimer dans la paroisse de Badoc, Ilocos del Norte.
Philippines, L'art d'aimer dans la paroisse de Badoc, Ilocos del Norte.
Philippines, L'art d'aimer dans la paroisse de Badoc, Ilocos del Norte.

Dès le premier jour, nous avons compris que pour faire la volonté de Dieu pendant notre séjour à Badoc, il fallait être ouvert et enthousiaste lorsque le père Joël nous proposerait des activités. Nous pressentions qu’il ferait tout son possible pour que nous nous sentions chez nous. Bien vite, nous avons été invités à célébrer la « messe du coq » (missa do gallo), à 4h et 5h du matin, et ce pendant neuf jours, en guise de préparation à la célébration de Noël. Cela signifiait se lever très très tôt (3h30 du matin !), mais nous avons compris que si Jésus est présent dans l'Eucharistie, s'il a offert sa vie pour nous, le petit sacrifice de nous lever tôt n'est rien en comparaison de son sacrifice à Lui. Après la messe, le père Joël a l’habitude d’inviter ses proches collaborateurs à prier ensemble la liturgie des heures. Lire les psaumes et écouter la parole de Dieu n'est pas nouveau pour nous, séminaristes et prêtres, mais le faire avec des laïcs et l'offrir comme une prière pour toute la paroisse avait encore plus de sens. Lors de notre séjour à Ilocos del Norte, bien des célébrations, y compris celle de la messe de Noël, se déroulaient en langue Ilocano. Aucun de nous trois ne connaissait cette langue locale. C'était une façon très concrète de faire l'expérience de Jésus abandonné.

Philippines, L'art d'aimer dans la paroisse de Badoc, Ilocos del Norte.
Philippines, L'art d'aimer dans la paroisse de Badoc, Ilocos del Norte.

A de nombreuses reprises, j'ai été invité à présider des messes en anglais et je savais que certains paroissiens ne comprendraient pas non plus ce que je prêchais. J'en étais sincèrement désolé, mais personne n'avait de ressentiment à cause de cette barrière de la langue et au contraire, je sentais une réelle unité entre nous. Pendant cette période de Noël, nous avons été invités à participer à de nombreuses fêtes. Cela nous a permis de mieux comprendre la culture des gens du pays et d'aimer notre prochain. À un moment donné, j'étais fatigué de sortir encore une fois le soir. Le père Joel m'avait dit que je pouvais me reposer si je le souhaitais, mais je ne voulais pas qu'il sorte seul, sachant qu'il était lui aussi fatigué. Bien que l'invitation ait été faite dans un endroit éloigné, je lui dit alors que je viendrais dîner avec lui : c’était pour moi un moyen de pratiquer l'amour réciproque en allant ensemble à la même fête. En tant que missionnaire, je me suis senti privilégié d'apprendre à connaître l'Église locale. Je me suis rendu compte que, comme partout, il y a des gens très engagés dans la vie de la paroisse et d'autres qui se contentent d'assister à la messe par tradition, sans être pleinement conscients de la présence de Dieu dans la communauté et la liturgie. Mais grâce au père Joël et aux membres de son conseil paroissial, et avec l’aide de l'Esprit Saint j’ai compris que ce qui compte, c'est de ne pas tant attendre beaucoup de choses des gens, mais de les servir de tout notre cœur. Ce faisant, nous suivons l'exemple de Marie, la patronne de la paroisse de Badoc, la Virgen Milagrosa, source de notre joie. Elle a mis toute son espérance en Dieu et était convaincue que l'œuvre de Dieu s'accomplirait, y compris à travers ses petites œuvres. En décidant d'accueillir sa joie dans nos vies et en voyant que les paroissiens de Badoc faisaient de même, nous avons senti que Jésus était au milieu de nous. Je ne sais pas si j'aurai encore l'occasion de visiter Badoc un jour, ne sachant pas où Dieu m'attend l'année prochaine, mais je n'oublierai jamais ce merveilleux temps de Noël, et je suis si reconnaissant de voir que partout dans le monde, la Bonne Nouvelle est annoncée et produit des fruits. Je remercie les Focolari de m'avoir envoyé à la paroisse de "La Virgen Milagrosa, source de notre joie" et ma gratitude va également au père Joël, à son conseil paroissial et à ses paroissiens de nous avoir accueillis.

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20 avril 2024 6 20 /04 /avril /2024 09:52

This year, in the school for priests (Scuola Epi) of the Focolari movement where I spent six months for my sabbatical in the Philippines, we are four priests and in casa Ignis, next to our house, there are 11 seminarians. All of us spend six months to discover the spirituality of the Focolari and to practice it. One of the highlights of this time of formation is the two to three weeks that we spent in parishes at Christmas time. Myself, I was sent together with Pre-deacon Robert and pre-seminarian Nghiem to Ilocos del Norte, to the parish of Badoc. There, we practiced the twelve points of the Focolari spirituality. After a one full day trip from Taygaytay to Badoc, we experienced the love of God through the generous welcome of the parish priest. Father Joel Castillo is an early bird who wakes up at 4am every day, and therefore tries to sleep early also. However, for the sake of welcoming us, he came himself to pick us at the bus station at 11pm and had prepared rooms for us, one of them that was painted for our arrival.

Parish of Badoc and one of the outstations (cappella)
Parish of Badoc and one of the outstations (cappella)
Parish of Badoc and one of the outstations (cappella)
Parish of Badoc and one of the outstations (cappella)

Parish of Badoc and one of the outstations (cappella)

One the first day, we understood that to do the Will of God during our stay in Badoc, would be to be open and enthusiastic when fr.Joel would propose us some activities. Nothing was actually planned for us, but we knew that fr.Joel would do all he could to make us feel at home. Soon we were invited to celebrate the “missa do gallo”, at 4am and 5am, for nine days, as a preparation to Christmas celebration. It meant to wake up so early, but we understood that if Jesus is present in the Eucharist, if He offered his life for us, our small sacrifice of raising up early is nothing in comparison to his sacrifice. After mass, Father Joel invited his close collaborators to pray the liturgy of the hours. Reading the psalms and hearing the Word of God is nothing new for us as seminarians and priest but to do it with laypeople and offer it as a prayer for the whole parish made even more sense. Staying in Ilocos del Norte, many celebrations, including Christmas mass, were conducted in Ilocano language. None of the three of us could understand it. It was a very humble way to experience Jesus abandoned. At times, I was invited to preside masses in English and I knew that some of the parishioners would also not understand what I was preaching. I felt sorry about it, but nobody was resentful because of the lack of verbal communication and I felt real unity among us.

Philippines, The art of loving in the parish of Badoc, Ilocos del Norte.
Philippines, The art of loving in the parish of Badoc, Ilocos del Norte.

During this Christmas season, we were invited to participate to many parties. It was a very concrete way to understand the culture of local people and to love our neighbor. At one stage, I was tired of going out. Fr.Joel told me that I could rest, but I did not want him to go out alone, knowing that he was tired too. Although the invitation was for a remote place, I told him that I would come for diner with him and I felt it was a way to practice mutual love by going together to the same party. As a missionary, I felt privileged to get to know the local Church. I realized that, as it is the case everywhere, there are people who are strongly committed to the life of the parish and other people who just attend mass by tradition, not fully aware of the presence of God in the community and the liturgy. But I learned once thing from fr.Joel and his parish council: what matters is not to expect so many things from people, but to serve them with all our heart. That is the call of the Holy Spirit. By doing so, we follow the example of Mary, the patron saint of Badoc Parish, la Virgen Milagrosa, cause of our Joy. She put all her expectations in God and was convinced that the work of God would be done, including through her small works. By deciding to welcome her Joy in our lives and seeing that the parishioners of Badoc were doing the same, we felt that Jesus was in our midst. I don’t know if I will have another chance to visit Badoc one day, not knowing where God expects me next year, but I will never forget this wonderful Christmas time, and I am so grateful to see that all over the world, the Good News is announced and produces fruits. My gratitude to the Focolari for having sent me to the parish of “La Virgen Milagrosa, cause of our Joy” and to father Joel and his parish council and parishioners for having welcome us.

Fr.Frederic Rossignol, C.S.Sp., from Belgium.

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20 novembre 2023 1 20 /11 /novembre /2023 03:20

Il y a cinquante ans, notre Congrégation faisait un pas prophétique dans son histoire en se tournant vers un pays musulman d'Asie, le Pakistan, pour soutenir les minorités chrétiennes et favoriser le dialogue interreligieux avec les musulmans, un dialogue déjà mis en œuvre dans de nombreux pays d'Afrique. Il y a 25 ans, le Père Pierre Schouver et son conseil décidaient que la Congrégation élargirait nouvellement notre présence spiritaine en Asie. Des communautés ont été ouvertes aux Philippines (1997), à Taiwan (1997), au Vietnam (2007) et en Inde (2010). Certains confrères ont remis en question cette orientation du généralat. Les Spiritains travaillaient déjà dans plus de 50 pays sur quatre continents, et il est toujours difficile de trouver des confrères pour donner de la stabilité à nos communautés actuelles, pourquoi avoir donc élargi nos horizons pour atteindre un continent qui nous était encore largement inconnu ? Il est vrai que déjà à l'époque de Poullart des Places, certains placistes (disciples de Poullart des Places) avaient atteint des régions d'extrême orient comme la Chine, le Vietnam ou le Cambodge, et plus récemment nous avions été en Inde au 19ème siècle pendant quarante ans... mais à part quelques précieux tombeaux de nos ancêtres spiritains, il n'y a pas eu de continuité dans notre présence là-bas. Qu'avait donc en tête le généralat à l'époque de Pierre Schouver ? Nos archivistes pourraient certainement répondre à cette question, mais ce qui importe plus, c'est de savoir où nous en sommes aujourd'hui... Notre présence en Asie a-t-elle un sens pour les Asiatiques eux-mêmes, pour nos confrères engagés sur ce continent et pour notre Congrégation dans son ensemble ?

Si la question du sens de notre présence était liée à celle de statistiques et de chiffres, soyons honnêtes, notre présence en Asie ne serait pas significative ni pour la population asiatique (1/3 de la population mondiale), ni pour son Eglise, ni même pour notre Congrégation. Le nombre de Spiritains qui ont travaillé en Asie jusqu'à présent n'atteint pas cent personnes et nos confrères zélés n'ont pas fait de grandes conversions dans les endroits où ils ont été envoyés. A l'exception de la circonscription Vietnam-Inde où notre groupe croît rapidement (20 profès définitifs et 40 frères en formation après 15 ans de présence), les Spiritains originaires d'autres pays asiatiques sont moins de cinq membres dans les autres pays où nous travaillons. Mais assez de statistiques ! Depuis quand Dieu regarde-t-il les chiffres pour voir si ses envoyés trouvent grâce à ses yeux ? La Bible est pleine de gens qui ont compté sur leurs propres forces pour voir s'ils pouvaient faire face aux défis, et qui, pour cette même raison, ont flanché. Il ne faut pas confondre présence significative avec efficacité.

25 ans de mission spiritaine en Asie du Sud-Est !
25 ans de mission spiritaine en Asie du Sud-Est !

Notre présence en Asie est significative pour de nombreuses raisons. Tout d'abord, parce que dans une congrégation où les confrères africains constituent aujourd'hui la grande majorité des confrères actifs dans les missions, rejoindre l'Asie est une manière de construire des ponts entre des continents qui restent largement inconnus les uns des autres. Historiquement, les Européens se sont déplacés vers de nombreux continents pendant plusieurs siècles. Les Africains ont également atteint l'Amérique dans des circonstances douloureuses, mais ils se sont progressivement fondus dans les populations locales et ont construit leur propre identité afro-américaine. Les Africains et les Européens sont voisins depuis la création du monde et, bien que l'histoire de la colonisation ait également apporté des souvenirs douloureux à de nombreux peuples autochtones, ils ont appris à se connaître. L'Australie est également un continent de migrations.

Au XXème siècle, les Indiens et les Chinois se sont installés en Afrique et sur les autres continents pour y faire des affaires. Leurs épiceries, supérettes et restaurants sont désormais célèbres dans le monde entier. Cependant, de nombreuses personnes continuent de regarder les Asiatiques avec méfiance. Les gouvernements asiatiques, quant à eux, imposent toujours des restrictions très strictes aux migrants de tous les continents. Si nous devions demander aux populations de nos pays d'origine respectifs sur les quatre continents restants ce qu'elles savent de l'Asie, leurs réponses seraient probablement très limitées. Ils diraient : "Les Asiatiques produisent des produits de haute technologie et des produits bon marché, les Asiatiques sont très nombreux et prennent le leadership de l'économie mondiale,..." En fait, les gens répondraient par des affirmations générales et superficielles, montrant qu'ils ne connaissent pas grand-chose à l'Asie. C'est pourquoi il n'y a pas de meilleur moyen de se connaître que de se rencontrer, de vivre et de travailler ensemble. Et c'est là que les missionnaires jouent un rôle clé dans la compréhension mutuelle. Nos amis asiatiques, paroissiens ou frères en formation, en côtoyant les missionnaires, découvrent que leurs cultures sont très diversifiées et, bien sûr, que leurs caractères et leurs façons de mener à bien le travail missionnaire sont également très liés à lors origines. En tant que missionnaires, nous comprenons également à notre tour qu'il n'existe pas une unique culture asiatique. Comme partout, le climat, la topographie, la religion, l'histoire nationale,... ont façonné les cultures des peuples. Quelles que soient les différences entre les peuples d’Asie, il existe néanmoins des caractéristiques générales qui identifient les Asiatiques et les rendent uniques. Ainsi en est-il de L'harmonie, une valeur très chère à l'Asie. L'harmonie signifie que l'on cherche ensemble un terrain d'entente qui satisferait chaque personne, du moins jusqu'à un certain point. Le manque d'harmonie survient lorsque les gens considèrent que leur propre point de vue est plus important que le consensus du groupe, ce qui conduit inévitablement à des conflits. Même si les conflits existent dans la culture asiatique, ils restent la plupart du temps cachés, précisément pour éviter de "perdre la face" et de mettre en jeu la stabilité de la société.

Les Spiritains sont aux Philippines depuis 25 ans, à égalité avec Taiwan, quelle fidélité !
Les Spiritains sont aux Philippines depuis 25 ans, à égalité avec Taiwan, quelle fidélité !
Les Spiritains sont aux Philippines depuis 25 ans, à égalité avec Taiwan, quelle fidélité !

Les Spiritains sont aux Philippines depuis 25 ans, à égalité avec Taiwan, quelle fidélité !

Une autre valeur importante de la société asiatique (en général) est le respect des nombreuses croyances ou religions. Toutes les grandes religions du monde sont originaires d'Asie et le fait d'être croyant est considéré comme normal et positif. Dans bien des pays d’Asie, les gens acceptent assez facilement la diversité des religions et affichent ostensiblement la leur. En entrant dans leur maison, on peut voir de nombreuses icônes religieuses, ainsi que les photos des membres de la famille qui sont décédés. Comme l'affirme notre dernier chapitre général, le dialogue interreligieux fait partie intégrante de la mission spiritaine dans le monde d'aujourd'hui. (Bagamoyo II, chapitre III). Où en sommes-nous, en tant que Spiritains en Asie, par rapport à cet engagement ? Nous nous sommes engagés dans les deux premières étapes du dialogue interreligieux : le dialogue de la vie et des actions. Nous vivons parmi les gens et nous nous engageons avec eux dans des projets caritatifs. Le dialogue sur l'expérience religieuse et l'échange théologique est plus difficile. Il exige de maîtriser la langue. Par ailleurs, il y a une crainte de nombreux croyants en Asie de tomber dans le syncrétisme lorsqu’on pratique le dialogue interreligieux et que l’on est soi-même en minorité dans des sociétés majoritairement bouddhistes, hindouistes ou adeptes de religions traditionnelles considérées comme superstitieuses.

Comment les Spiritains se sentent-ils dans le monde asiatique ? Bien sûr, chaque Spiritain a sa propre réponse. Comme c'est le cas dans les autres pays où nous travaillons dans le monde entier, certains confrères ne parviennent pas à s'adapter à un environnement entièrement nouveau, d'autres s'efforcent de s'adapter et servent bon gré mal gré pendant quelques années dans le lieu où ils ont été affectés ; une minorité se sent vraiment chez elle et ne ressent pas le besoin de retourner dans sa circonscription d'origine ou dans tout autre lieu.

Qu'en est-il de l'Église diocésaine locale ? Nous connaît-elle ? Certains évêques nous connaissent et collaborent avec nous, mais sur un continent immense où de nombreuses grandes congrégations nous ont précédés, soyons honnêtes, notre présence reste largement inconnue. Rappelons-nous cependant que l'évangélisation ne se fait pas en un jour. Il a fallu des siècles pour évangéliser les autres continents et la déchristianisation de nombre de nos pays d'origine nous rappelle que l'évangélisation est un processus continu, sans cesse à reprendre, à retravailler. L'Asie reste le plus grand continent en termes de populations qui n'ont jamais entendu ou à peine entendu parler de la Bonne Nouvelle, une priorité pour nous en tant que Spiritains (Cfr. SRL 4).

13 ans de présence en Inde, le temps passe vite et les vocations voietn le jour !

13 ans de présence en Inde, le temps passe vite et les vocations voietn le jour !

Notre monde est également marqué par une réalité paradoxale. Les politiques sont de plus en plus réticents à accepter les migrants (et en tant que missionnaires, nous sommes également victimes de leurs politiques), mais le nombre de migrants augmente partout pour de multiples raisons. Les missionnaires étant eux-mêmes des migrants, ils sont plus sensibles à la situation des migrants, qu'ils soient originaires de leur propre pays ou des pays où ils travaillent. Les Indiens, les Philippins, les Vietnamiens, les Chinois arrivent dans de nombreux pays du monde. Pour nous, c'est un devoir, une mission et une joie de les accueillir dans nos pays d'origine et de faciliter leur intégration. Dans les pays asiatiques où nous travaillons, nous prêtons également attention aux migrants internes, qui viennent de la campagne vers les villes à la recherche d'une vie meilleure et d'opportunités d'emploi. (Cfr. Bagamoyo chapitre 2, numéro 17)

Enfin, n'oublions pas que dans notre congrégation, il y a un changement majeur en termes de vocations religieuses. Nous insistons sur la nécessité de vivre en communautés internationales (cf.Bagamoyo II, chapitre 7) et nous le faisons, mais qu'en est-il de l’inter-continentalité de nos communautés? Les vocations occidentales et sud-américaines sont maintenant réduites à moins de 5% du nombre total de vocations dans notre congrégation. En Asie, par contre, il y a encore des pays où des jeunes sont prêts à s'engager dans la vie religieuse et à découvrir la vie missionnaire. Des jeunes spiritains viennent de l'Inde, du Vietnam, des Philippines, d’autres pourraient venir de pays encore inconnus pour nous, comme l'Indonésie, le Timor oriental, la Chine,... L'Esprit Saint nous interroge à travers Bagamoyo II : sommes-nous prêts à abandonner certains anciens engagements et à nous engager dans de nouveaux domaines de la mission? Oserions-nous faire confiance à la Providence et aller là où tout est à construire, sachant que lorsque les missionnaires sont généreux et prennent des initiatives, Dieu leur fournira toujours un abri et une Église locale pour les accueillir? Sommes-nous prêts à renforcer le visage international et intercontinental de nos communautés spiritaines? (Cfr. Bagamoyo II, chapitre 7)

Saint Thomas, Saint François Xavier, une cinquantaine de Spiritains et bien d'autres missionnaires sont venus évangéliser l'Asie dès le début de l'Église. Ils étaient enthousiastes et beaucoup d'entre eux sont morts dans leur pays de mission. Ils nous demandent, comme le fait le pape François : sortirez-vous de votre zone de confort pour atteindre des horizons inconnus et découvrir la joie de la mission en terre asiatique ? L'Asie nous attend... répondons généreusement à l'appel de l'Esprit Saint !

Le Vietnam, une aventure couronnée de succès et elle ne fait que commencer !
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20 septembre 2023 3 20 /09 /septembre /2023 10:22

Fifty years ago, our Congregation took a prophetic move to a Muslim country in Asia, Pakistan, to support the Christian minorities and to foster the interreligious dialogue with the Muslims, a dialogue that was already implemented in many countries in Africa. Twenty-five years ago, Father Pierre Schouver and his council decided that the Congregation would enlarge our Spiritan presence in Asia. Communities were opened in the Philippines (1997), in Taiwan (1997), in Vietnam (2007) and in India (2010). Some confreres questioned this orientation of the generalate. Spiritans were already working in more than 50 countries on four continents, and it is always difficult to find workers to give stability to our current communities. Why then did we dare to enlarge our horizons and reach a continent still largely unknown to us? It is true that already at the time of Poullart des Places, some of the placists (disciples of Poullart des Places) reached far-east regions such as China, Vietnam or Cambodia, and more recently that we have been in India in the 19th Century for forty years…but apart from some valuable tombs of our Spiritan ancestors, there was no continuity in our presence there. So what was in the mind of the generalate at the time of Pierre Schouver? Certainly our archivists could answer to this question, but what matters more than the first move is to know where we are now… Does our presence in Asia makes sense for the Asians themselves, for our missionaries and for our Congregation as a whole? If to make sense is a question of statistics and numbers, let us be honest, our Asian presence is not significant neither for Asian population (1/3 of the world population), nor for its Church, not even for our Congregation. The amount of Spiritans who have worked in Asia so far does not reach one hundred people and our zealous confreres have not make huge conversions in the place where they were sent. With the exception of Vietnam-India circumscription where our group is growing fast (20 final professed members already and 40 brothers in formation after 15 years of presence), Asian Spiritans are less than five members in the other countries where we work. But enough with statistics! Since when does God look at numbers to see if people find grace in his eyes? The Bible is full of people who looked at their own strength to see if they could face challenges, and for this very reason, collapsed. Meaningful presence should not be confused with efficiency.

 

first pioneers of the Philippines and Taiwan... until present group in Taiwan
first pioneers of the Philippines and Taiwan... until present group in Taiwan

first pioneers of the Philippines and Taiwan... until present group in Taiwan

Our presence in Asia is meaningful for many reasons. First of all, because in a congregation where African confreres are now the large majority of active confreres in the missions, to reach Asia is a way to build bridges between continents that remain largely unknown to each other. Historically, Europeans have been moving to many continents, for several centuries. Africans have been also reaching America in painful circumstances but progressively merged with the local populations and built their own Afro-American identity. Africans and Europeans have been neighbors since the creation of the world and although the history of colonization have also brought painful memories to many native peoples, they have learned to know each other. Australia is also a continent of migrations.

In the 20th century, Indians and Chinese have moved to Africa and the other continents for business purpose. Their groceries, minimarkets and restaurants are now famous all around the world. However, many people still look at Asians with suspicion. Asian governments on the other hand, are still imposing very strong restrictions to the migrants of all continents. If we had to inquire with the populations in our respective countries of origin on the four other continents what people know about Asia, their responses would be likely to be very limited. They would say: “Asian produce high-tech products and cheap ones, Asian are very numerous and are taking the leadership of the world economy,…” Basically, people would reply with general and superficial statements, showing that they don’t know much about Asia. For these reasons, there is no better way to get to know each other than to meet, to live and to work together. And here come the missionaries playing a key role in mutual understanding. Our Asian friends, parishioners or brothers in formation by knowing us, discover that our cultures are very diversified and of course, our characters and way to do missionary work are also very much related to our own backgrounds. As missionaries, we also understand that there is not a single Asian culture. As it is the case everywhere, climate, topography, religion, national History,… have shaped the cultures of people. No matter how different are people, there are always some general features that identify Asians and make them so specials. Harmony is a very cherished value in Asia. Harmony means to look together for a common ground that would satisfy each person, at least to a certain point. The disharmony would come when people consider that their own point of view and sake is more important than the consensus of the group, leading them to face conflicts. Even if conflicts exist in the Asian culture, most of the time, it remains hidden, precisely to avoid “loosing face” and putting at stake the stability of the society.

The Spiritans in the Philippines
The Spiritans in the Philippines

The Spiritans in the Philippines

Another important value of the Asian society (in general) is the respect of the many beliefs of people. All the main religions on earth are originated in Asia and to be religious is considered as normal and positive. In many places, people quite easily accept the diversity of religions. They often ostensibly show their own religion. When entering in their house, one can spot many religious icons, together with the pictures of the beloved members of the family who passed away. As Bagamoyo II states, Interreligious dialogue is an integral part of the Spiritan mission in the world today. (Bagamoyo II, chapter III). Where are we as Spiritans on this commitment? We have engaged in the two first steps of interreligious dialogue, dialogue of life and of actions. We live among the people and sometimes engage with them on charity projects. Dialogue on religious experience and theological exchange is more difficult. It requires to master the language and common religious experience is often considered a threat to the Christians who are a tiny minority in societies predominantly Buddhists, Hinduisms or who follow traditional religions considered as superstitious.

How do the Spiritans feel in such an Asian environment? Of course, each Spiritan would have his own answer. As it is the case on the other countries where we work all around the world, some confreres don’t succeed in adapting to an entirely new environment, others strive to adapt and serve for a some years in the place where they were assigned and a minority feels really at home and don’t feel the need of going back to their circumscriptions of origin or any other place.

What about the local diocesan Church? Do they know us? Some bishops progressively know us and collaborate with us, but on a huge continent where many big congregations have stepped before us, let us be honest, our presence remains largely unknown. Let us remember however that evangelization is not something done in one day. It took centuries to evangelize the other continents and decristianisation of many of our countries of origin remains us that evangelization is an ongoing process. Asia remains the biggest continent in terms of populations who have never heard or barely heard about the Good News, a priority for us as Spiritans (Cfr.SRL 4)

Spiritans in India

Spiritans in India

Our world is also marked by a paradoxical reality. Politics are more and more reluctant to accept migrants (and as missionaries we are also victims of their policies) but the number of migrants is growing everywhere due to multiple reasons. Missionaries being themselves migrants, are more sensitive to the situation of migrants, whether people from their own countries or from the countries where they work. Indians, Filipinos, Vietnamese, Chinese speaking people are coming to so many countries in the world. For us, it is a duty, a mission and a joy to welcome them in our countries of origin and facilitate their integration. In the asian countries where we work, we also pay attention to the internal migrants, coming from the countryside to the cities or from other countries in search of a better life and job opportunity. (Cfr.Bagamoyo chapter 2, number 17)

Finally, let us not forget that in our congregation, there is a major shift in terms of religious vocations. We insist on living in international communities (cfr.Bagamoyo II, chapter 7) and we actually do it, but what about intercontinental communities? Western vocations and South American vocations are now reduced to less than 5% of the total number of vocations in our congregation. In Asia, on the other hand, there are still countries where young people are willing to commit to religious life and to discover missionary life, young people coming from India, Vietnam, Philippines, but also still unknown countries for us, such as Indonesia, East-Timor, China,… The Holy Spirit questions us through Bagamoyo II: are we willing to abandon some old commitments and engage in new areas of mission? Would we dare to trust in the Providence and go where everything is to be built, knowing that when missionaries are generous and initiative-takers, God will always provide a shelter for them and a local Church to welcome them? Are you reinforcing the international and intercontinental face of our Spiritan communities? (Cfr.Bagamoyo II, chapter 7)

Saint Thomas, Saint Francis Xavier, some 50 Spiritans and many other missionaries came to evangelize Asia since the right beginning of the Church. They were enthusiastic and many of them died in their countries of mission. They ask us, as Pope Francis do: “Would you go out of your comfort zone to reach unknown horizons and discover the joy of the mission on asian soil?” Asia expects us…let us generously respond to the call of the Holy Spirit.

Spiritans in Vietnam
Spiritans in Vietnam

Spiritans in Vietnam

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29 août 2023 2 29 /08 /août /2023 08:59

A plusieurs reprises dans les Actes des Apôtres, Saint Paul et ses compagnons dans leur aventure missionnaire, sont forcés de changer leurs plans. Ils voulaient aller en Asie (!) mais « l’Esprit ne le leur permit pas » (Actes 8, 39 et 16, 6). Sans se laisser démonter, ils partirent ailleurs. Jésus lui-même dans sa mission est sans cesse confronté à l’inattendu. Il a confiance, car derrière cette inconstance du quotidien, la Providence, elle, guide les pas de ceux qui mettent leur confiance en Dieu. Il y a quatre mois, j’ai dû quitter le Vietnam pour des raisons qui en partie m’échappent encore. Après seize ans de présence, il a fallu tout laisser derrière moi. A dire vrai, j’ai été peiné par l’hypocrisie des autorités locales qui m’ont semblé compréhensives de prime abord par rapport à ma situation d’étranger en mission au Vietnam depuis tant d’années (le Vietnam ne délivre pas de visa officiel pour les missionnaires, il nous faut donc trouver des solutions alternatives pour l’obtention du visa), mais qui au bout d’un mois ont décidé abruptement qu’il me fallait quitter le Vietnam de toute urgence. Ce fut un choc pour moi et pour ma communauté, et ce pour diverses raisons : j’étais le supérieur du pays, j’étais le dernier spiritain étranger y travaillant, et je faisais partie de l’équipe pionnière de la mission au Vietnam.

Ma plus grande joie au Vietnam aura été de former des jeunes à la vie missionnaire.
Ma plus grande joie au Vietnam aura été de former des jeunes à la vie missionnaire.
Ma plus grande joie au Vietnam aura été de former des jeunes à la vie missionnaire.

Ma plus grande joie au Vietnam aura été de former des jeunes à la vie missionnaire.

Positivement, j’ai apprécié énormément de choses au Vietnam. J’y ai découvert une Eglise extrêmement dynamique, où la vie consacrée notamment est très vivante. Prêtres, religieux, religieuses sont des gens profondément donnés à leur ministère. Les religieux se lèvent très tôt (bien avant 5h du matin), ils sont fidèles à la messe et à la prière commune. Ce sont des gens qui prennent au sérieux leur idéal de chasteté (le célibat consacré), ils vivent simplement (hormis la nourriture, qui, elle est toujours abondante) et bien des congrégations (surtout les sœurs) sont engagées auprès des plus fragiles de la société : les personnes handicapées, les orphelins et les minorités. Les laïcs m’ont impressionné par leur générosité et le respect et l’amitié qu’ils témoignent aux personnes consacrées, ainsi que leur piété, notamment la piété mariale, ainsi que le soin qu’ils apportent aux chants et aux prières jaculatoires. J’ai admiré aussi ce peuple très courageux, travailleur et entreprenant. Le pays est aussi magnifique et varié. Les rizières de la plaine ou des collines, les gigantesques cours d’eau, la côte maritime qui borde le Vietnam, les villes grouillantes et la vie paisible à la campagne rythmée par le travail de la culture du riz, les marchés qui abondent de fruits et légumes,… J’ai sillonné ce pays du Nord au Sud, et je ne m’en suis jamais lassé.

J’ai accompagné les frères en formation pendant la presque totalité de ma mission au Vietnam et ce sont des gens qui m’ont énormément apporté par leur simplicité, leur joie de vivre, leur générosité, eux qui comme moi ont donné toute leur vie pour le Christ et l’Eglise, leur esprit de service, … Ils ont parfois souffert un peu de mon tempérament orageux mais j’ai toujours eu de l’estime pour eux et ils l’ont senti et me l’ont bien rendu.

Enfants handicapés, personnes dans la précarité, ils m'ont accueilli avec générosité.
Enfants handicapés, personnes dans la précarité, ils m'ont accueilli avec générosité.

Enfants handicapés, personnes dans la précarité, ils m'ont accueilli avec générosité.

Malgré ce tableau idyllique mais néanmoins authentique, je dois dire qu’après seize ans de mission au Vietnam, j’aspirais à de nouveaux horizons, pour des raisons inhérentes au contexte vietnamien. La langue, tout d’abord, a été ma meilleure amie et ma meilleure ennemie, tout à la fois. Comme étranger, j’ai atteint une maitrise du Vietnam que je n’ai que très rarement rencontrée chez mes pairs étrangers. L’immense majorité des étrangers ne parle pas le vietnamien, et c’est aussi vrai pour des milliers d’entre eux qui vivent au Vietnam depuis des années et sont mariés à des Vietnamiennes ou Vietnamiens (ce cas étant plus beaucoup plus rare). Le Vietnam est une langue tonale et peu de gens s’y font. Maintes fois, les Vietnamiens ont été admiratifs de ma connaissance de la langue et de mon usage des tons. Et pourtant…, pour quelqu’un qui a passé seize ans au Vietnam, je ne me suis jamais senti à l’aise dans cette langue, les accents que je me targue d’utiliser à escient, sont en réalité loin d’être parfaitement clairs et compréhensibles pour tous. Et surtout, surtout, ma compréhension à l’audition a toujours été fort en deçà de ce que j’attendais. S’il est vrai que je peux avoir une conversation assez approfondie avec une minorité d’amis et de gens qui parlent très clairement et qui font l’effort de parler plus lentement qu’à l’accoutumée, en revanche, lorsque les gens parlent à bâtons rompus ou qu’ils abordent un thème qui ne m’est pas familier, je suis complètement perdu. Après quelques années, j’espérais que ce problème allait peu à peu s’estomper. Aujourd’hui, j’ai perdu mes illusions et ce depuis longtemps. 

La vie missionnaire est aussi physiquement éprouvante. Lorsqu’on vit en permanence dans un climat tropical, qu’on se lève à 4h15 du matin un jour sur deux au gré des messes à dire à l’extérieur (pour les sœurs ou en paroisse), qu’on habite dans une mégapole de plus de dix millions d’habitants, sans verdure, en étant assailli constamment par des milliers de scooters, qu’on mange du riz matin, midi et soir (enfin là j’exagère un peu…), on s’aperçoit qu’on brûle la chandelle par les deux bouts, comme le font les vietnamiens dont l’espérance de vie dépasse rarement les 75 ans… Les vacances au pays sont pour cela bienvenues et nous rappellent qu’en d’autres contrées, on peut faire des nuits de 8h, manger une alimentation équilibrée, faire de grandes balades dans la nature au calme et sans transpirer…

Amitiés de longue date ou visiteurs inattendus, le missionnaire donne autant qu'il reçoit.
Amitiés de longue date ou visiteurs inattendus, le missionnaire donne autant qu'il reçoit.
Amitiés de longue date ou visiteurs inattendus, le missionnaire donne autant qu'il reçoit.

Amitiés de longue date ou visiteurs inattendus, le missionnaire donne autant qu'il reçoit.

Le manque d’insertion dans l’Eglise locale a été une frustration majeure dans mon expérience missionnaire au Vietnam. L’Eglise au Vietnam est extrêmement dynamique, comme je l’ai souligné, mais elle vit aussi en profonde autarcie et revendique son autonomie. Certes, historiquement, l’Eglise du Vietnam qui a été évangélisée il y a près de 500 ans, a été sous la tutelle des missionnaires étrangers jusqu’en 1954 au Nord du Vietnam et en 1975 pour l’ensemble du Vietnam. Elle s’est brutalement affranchie de ses attaches occidentales avec l’installation du régime communiste et l’expulsion des étrangers, y compris des missionnaires. Aujourd’hui, bien que le pays soit sous toujours sous régime communiste, les relations entre l’Eglise et l’Etat se sont fortement apaisées dans la plupart des régions du pays. Il y a quelques jours, d’ailleurs, le Vietnam a signé des accords avec le Saint-Siège pour que le Nonce apostolique qui jusqu’ici résidait à Singapour, et se rendait régulièrement au Vietnam, puisse s’installer officiellement et durablement à Hanoi. Malgré cette évolution favorable de la liberté religieuse (il reste des tensions entre l’Eglise et l’Etat dans certaines régions du pays et sur des points particuliers), les missionnaires d’aujourd’hui sont tolérés par les évêques et l’Eglise diocésaine en général, qui sont d’ailleurs généralement très aimables avec les missionnaires, mais ils ne sont jamais vu comme des collaborateurs actifs de l’Eglise locale. Jamais, au grand jamais, un évêque ne m’a demandé quel était le charisme de notre congrégation et en quoi notre congrégation pouvait contribuer au développement de l’Eglise locale. Jamais un évêque ou un prêtre ne m’a invité à travailler dans son diocèse ou dans sa paroisse. Ils se sont toujours réfugiés derrière un appel à la sacro-sainte prudence, dans un contexte politico-religieux sensible, nous enjoignant comme missionnaires à rester très discret et donc en retrait. En réalité, cette frilosité de l’Eglise diocésaine ne se limite  malheureusement pas à ses relations avec les congrégations étrangères. Les religieux vietnamiens sont trop souvent considérés comme une main d’œuvre au service des besoins pastoraux diocésains, indépendamment de leur charisme propre. On voit ainsi de nombreuses congrégations religieuses vietnamiennes gérer des paroisses lorsque les évêques sont en manque de bras et être remerciés lorsque le nombre de prêtres diocésains est suffisant pour les remplacer. Ce manque de collaboration avec l’Eglise locale confine, de fait, les missionnaires étrangers à des rôles internes à leur congrégation. En seize ans de présence, j’ai donc été formateur pour nos propres frères pendant 14 ans et supérieur ces deux dernières années. Certes, j’ai pu célébrer des messes en vietnamien ici et là et faire de la catéchèse, des mariages, des baptêmes ou enterrements pour la communauté étrangère, mais je n’ai jamais eu d’engagement sur le long terme au service d’une pastorale vietnamienne, et ce n’est pas faute d’avoir demandé…

Ces deux dernières années, j'ai pu passer deux séjours d'un mois en Inde, une expérience inoubliable...
Ces deux dernières années, j'ai pu passer deux séjours d'un mois en Inde, une expérience inoubliable...
Ces deux dernières années, j'ai pu passer deux séjours d'un mois en Inde, une expérience inoubliable...

Ces deux dernières années, j'ai pu passer deux séjours d'un mois en Inde, une expérience inoubliable...

Comme supérieur des communautés du Vietnam et de l’Inde, j’ai eu la joie de découvrir une nouvelle responsabilité et de faire le lien entre les différentes communautés. Bon organisateur, j’ai apprécié les réunions et projets définis avec mes confrères et les nombreuses célébrations qui égaient l’année : premiers vœux, vœux perpétuels, ordinations, fêtes de nos fondateurs, temps de retraite ou de vacances communautaires,… mais j’ai été aussi confronté à un individualisme prononcé de pas mal de confrères pour qui les projets personnels passent avant l’intérêt de la communauté. J’ai essayé de dialoguer avec chacun et me suis parfois senti bien impuissant lorsqu’un confrère, essentiellement par immaturité ou défense de ses intérêts personnels, n’en faisait qu’à sa tête. Beaucoup de mes confrères vietnamiens (et indiens) me respectaient malgré le fait que je sois un étranger. D’autres semblaient n’attendre qu’une chose, que je passe la main. C’est le propre de tout groupe humain que d’avoir des tensions en son sein. Ne nous imaginons pas que l’esprit évangélique balaie d’un revers de la main les méandres de notre psychologie humaine. L’idéal de la fraternité est ce qu’il est : un idéal, sans cesse à retravailler, à nourrir, parfois à faire renaitre de ses cendres.

Aujourd’hui, je suis à un carrefour de ma vie. Je repars vers un autre horizon, toujours en Asie. Je ne sais pas pour combien de temps je m’engagerai dans un pays voisin du Vietnam, mais je pense qu’il faut toujours regarder l’avenir avec optimisme, avec courage, avec enthousiasme et aussi avec réalisme. La vie missionnaire est un mixte de passion et de routine, de joie, d’émerveillements  mais aussi de frustrations qui peuvent parfois frôler l’amertume. Il est bien qu’il en soit ainsi. Prêtres et religieux, nous sommes des humains comme les autres, mais notre joie, c’est de mettre notre espérance en Dieu car à tout moment Dieu fait des merveilles et Saint est son Nom !

A bientôt pour de nouvelles aventures dans un pays dont je garde le nom encore secret…suspense !

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29 août 2023 2 29 /08 /août /2023 08:38

On several occasions in the Acts of the Apostles, Saint Paul and his companions were forced to change their missionary plans. They wanted to go to Asia (!) but "the Spirit would not allow them" (Acts 8:39 and 16:6). Undaunted, they went elsewhere. Jesus himself, in his mission, is constantly confronted with the unexpected. He is confident, he knows that beyong the inconstancy of everyday life, the providence guides the steps of those who put their trust in God. Four months ago, I had to leave Vietnam for reasons that I don’t understand fully . After sixteen years there, I had to leave everything behind. To tell the truth, I was saddened by the hypocrisy of the local authorities, who at first seemed tolerant and benevolent towards my situation as a foreigner who had been on mission in Vietnam for so many years (Vietnam does not issue official visas for missionaries, so we had to find alternative solutions for obtaining visas), but after a month, abruptly, they decided that I had to leave Vietnam immediately. It was a shock for me and for my community, for a number of reasons: I was the country's religious superior, I was the last foreign Spiritan working there, and I was part of the pioneering mission team in Vietnam.

Formation of the brothers have been my main missionary work and my greatest joy.
Formation of the brothers have been my main missionary work and my greatest joy.

Formation of the brothers have been my main missionary work and my greatest joy.

Looking back at those 16 years spent in Vietnam, I can say that I enjoyed so many good things. I acquainted with an extremely dynamic Church, in which consecrated life in particular is very much alive. Priests, religious men and women are deeply committed to their ministry. Religious rise very early (usually before 5am), and are faithful to mass and common prayer. They take their ideal of chastity (consecrated celibacy) seriously, they live simply (except in the matter of food, that is always abondant) and many congregations (especially the sisters) are committed to the most fragile members of society: the disabled, orphans and minorities. The laity impressed me with their generosity and the respect and friendship they show to consecrated persons, as well as their piety, especially Marian piety, and the importance they show to liturgy, especially when using songs and traditional prayers. I also admired their courage, hard work and enterprise. The country is also magnificent and varied. The rice fields of the plains and hills, the gigantic rivers, the sea coast that borders Vietnam, the contrast between huge and alive cities and the peaceful life in the countryside punctuated by the work of growing rice, the markets that abound with fruit and vegetables... I've crisscrossed this country from north to south, and I've never been tired of it.

My main work as missionary was to train the brothers to religious life. I did that for almost the whole of my mission in Vietnam. Our brothers deeply impressed me by their simplicity, their joyful character, their generosity… They have given their whole lives for Christ and the Church, and they have a wonderful spirit of service. They sometimes suffered a little from my stormy temperament, but I always had a great esteem for them, and it was mutual.

I met so many people who impressed me by their generosity and their willingness to help our congregation.
I met so many people who impressed me by their generosity and their willingness to help our congregation.
I met so many people who impressed me by their generosity and their willingness to help our congregation.

I met so many people who impressed me by their generosity and their willingness to help our congregation.

Despite this idyllic yet authentic picture, I have to say that after sixteen years in Vietnam, I was longing for new horizons, for reasons inherent to the Vietnamese context. First of all, language has been both my best friend and my best enemy. As a foreigner, I've achieved a mastery of Vietnamese that I've rarely encountered among my foreign peers. The vast majority of foreigners don't speak Vietnamese, and the same is also true of thousands of them who have been living in Vietnam for years, even those who are married to Vietnamese women or men (this case being much rarer). Vietnam is a tonal language, and few people get used to it. Time and again, Vietnamese people have admired my knowledge of the language and my use of tones. And yet..., for someone who has spent sixteen years in Vietnam, I've never felt at ease in this language, the tones I pride myself on using to good effect, are in reality far from being perfectly clear and understandable to all. Above all, my listening comprehension has always fallen far short of my expectations. While it's true that I can have a fairly long conversation with a minority of friends and people who speak very clearly and make the effort to speak more slowly than usual, on the other hand, when people are tackling an unfamiliar topic, I'm completely lost. After a few years, I was hoping that this problem would gradually fade away. Today, I've long since lost my illusions…

Missionary life is also physically demanding. When you live permanently in a tropical climate, getting up at 4.15 a.m. every other day to attend Masses outside (for the sisters or in the parish), living in a megalopolis of over ten million inhabitants, with no greenery, constantly assailed by thousands of scooters, eating rice morning, noon and night (well, I'm exaggerating a little...), you realize that you're burning the candle at both ends, just like the Vietnamese, whose life expectancy rarely exceeds seventy-five years... That's why holidays at home are so enjoyable, since it allows me to sleep 8 hours a night, eat a balanced diet, go for long walks in the countryside in peace and quiet environment, without sweating all the time...

To work with youth is not an easy job due to language barrier but God knows how much I love them.
To work with youth is not an easy job due to language barrier but God knows how much I love them.
To work with youth is not an easy job due to language barrier but God knows how much I love them.

To work with youth is not an easy job due to language barrier but God knows how much I love them.

A major frustration in my missionary experience in Vietnam was the lack of integration into the local Church. The Church in Vietnam is extremely dynamic, as I have pointed out, but it also lives in deep autarky and claims its autonomy. Of course, historically, the Church in Vietnam, which was evangelized almost 500 years ago, was under the leadership of foreign missionaries until 1954 in North Vietnam and 1975 for the whole of Vietnam. With the arrival of the Communist regime and the expulsion of foreigners, including missionaries, the country was brutally freed from its Western ties. Today, although the country is still under communist rule, tensed relations between church and state have calmed down considerably in most parts of the country. A few days ago, moreover, Vietnam signed agreements with the Holy See to enable the Apostolic Nuncio (the representative of the Vatican), who until now resided in Singapore and regularly visited Vietnam, to take up permanent residence in Hanoi. Despite this positive development in religious freedom (tensions remain between Church and State in certain regions of the country and on specific issues), nowadays missionaries are tolerated by bishops and the diocesan Church in general, who are generally very kind to missionaries, but they are never seen as active collaborators of the local Church. Never, ever, has a bishop asked me what the charism of our congregation is and how our congregation can contribute to the development of the local Church. Never has a bishop or priest invited me to work in his diocese or parish. They always took refuge behind an appeal to “prudence due to the sensitive politico-religious context”, enjoining us as missionaries to remain very discreet and therefore in the shadow. In reality, the diocesan Church's cautious attitude is unfortunately not limited to its relations with foreign congregations. All too often, Vietnamese religious are seen as a workforce at the service of diocesan pastoral needs, irrespective of their own charisma. As a result, many Vietnamese religious congregations manage parishes when bishops are short of manpower, and are dismissed when there are enough diocesan priests to replace them. This lack of collaboration with the local Church effectively confines foreign missionaries to roles internal to their congregations. During the sixteen years I've been here, I've been a formator for our brothers for 14 years, and the superior of the group for the last two years. Admittedly, I've been able to celebrate masses in Vietnamese here and there, and do catechesis, weddings, baptisms and funerals for the foreign community, but I've never had a long-term commitment to the service of a Vietnamese pastoral ministry, despite my willingness to be more involved in ministry to the Vietnamese people...

During the last two years, I spent several weeks welcome by the spiritans of India. It has been a great experience !
During the last two years, I spent several weeks welcome by the spiritans of India. It has been a great experience !

During the last two years, I spent several weeks welcome by the spiritans of India. It has been a great experience !

As superior of the communities in Vietnam and India, I enjoyed this new responsibility and acted as a link between the different communities. Good organizer, I set up meetings and projects together with my confreres and presided or participated to the many celebrations that brightened up the year: first vows, perpetual vows, ordinations, feasts of our founders, community retreats and vacations, etc. I was also confronted with a pronounced individualism on the part of quite a few confreres, for whom personal projects took precedence over the interests of the community. I tried to talk to everyone and sometimes felt powerless when a colleague, mainly out of immaturity or self-interest, just followed his own ideas and plans. Many of my Vietnamese (and Indian) colleagues respected me despite the fact that I was a foreigner. Others seemed only too eager for me to hand over. It's the nature of any human group to have tensions within it. Indeed, the evangelical spirit does not sweep away the intricacies of our human psychology and our sins. The ideal of fraternity is what it is: an ideal, constantly being reworked, nurtured and sometimes reborn from the ashes.

Today, I'm at a crossroads in my life. I'm heading for another horizon, still in Asia. I don't know how long I'll be involved in a country neighboring Vietnam, but I think we must always look to the future with optimism, courage, enthusiasm and also realism. Missionary life is a mixture of passion and routine, of joy and wonder, but also of frustrations that can sometimes border on bitterness. And so it should be. As religious and priests, we are human beings like everyone else, but our joy lies in placing our hope in God, for God works wonders at all times, and Holy is His Name!

See you soon for new adventures in a country whose name I'm still keeping secret...suspense!

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25 décembre 2022 7 25 /12 /décembre /2022 14:12

Chers confrères, membres de la famille, et amis,              Vietnam, le 24 décembre 2022.

Nous sommes le matin de Noël et cette ambiance si particulière se fait ressentir dans le quartier de Saigon où je vis. Crèches, guirlandes, musique de Noël, les traditions se maintiennent. Fête oblige, hier, je suis passé chez le coiffeur et le jeune garçon qui me coupait les cheveux me disait qu’il n’était pas chrétien mais qu’il aimait venir à la messe de Noël, comme beaucoup de gens ici. Cette année sera mon 13ème Noël au Vietnam (j’en ai passé deux à l’étranger depuis que je suis arrivé au Vietnam). Cela fait un an et demi que je suis supérieur du Vietnam et de l’Inde, j’en suis à la moitié de mon service ayant été nommé pour trois ans. Nous venons d’organiser le chapitre provincial pour l’Inde et le Vietnam, nous étions 19 membres présents au chapitre. Ce fut l’occasion de regarder le chemin parcouru. Nous étions trois au Vietnam en 2007 et un confrère en Inde en 2010, nous sommes aujourd’hui plus de soixante confrères et frères en formation pour ces deux pays. Nous avons 14 prêtres formés par nos soins et quatre diacres. Dans les cinq ans à venir, nous aurons 30 prêtres. Les chiffres sont élogieux ; ils témoignent de la générosité des frères qui donnent toute leur vie pour Dieu et pour l’Eglise et aussi de la générosité des confrères qui veillent à leur formation.

13ème Noel au Vietnam, 15 ans de présence missionnaire.
13ème Noel au Vietnam, 15 ans de présence missionnaire.

Au chapitre, nous avons voulu exprimer notre solidarité entre l’Inde et le Vietnam. La distance géographique et culturelle est grande mais les défis sont semblables : reconnaissance par les autorités civiles de notre congrégation, recherche de finances pour la formation et pour construire des maisons dans lesquelles vivre sur le long terme, envoi en mission à l’étranger de la plupart de nos membres mais aussi développement local dans nos pays respectifs, projets sociaux, … les défis sont là et seul le temps nous permettra d’y faire face.

13ème Noel au Vietnam, 15 ans de présence missionnaire.
13ème Noel au Vietnam, 15 ans de présence missionnaire.

Quant à moi, je continue ma mission. Je ne suis plus formateur des frères comme je le fus pendant les dix dernières années. Mon rôle est de coordonner le travail et la mission des diverses communautés. Je suis désormais le seul étranger au Vietnam et c’est une situation qui n’est pas facile. Même après 17 ans, il y a toujours des manières de penser et d’agir qui diffèrent énormément entre la culture occidentale dont je reste imprégné et la culture orientale. Les vietnamiens sont des gens qui ont le sens de la convivialité, qui apprécient les repas et les célébrations eucharistiques. Ils sont généralement de bonne humeur. Mais ils ont plus de difficultés à anticiper les choses, établir des critères rationnels sur tel ou tel projet pour les années à venir et faire face aux conflits inévitables de toute vie communautaire. Ils ont tendance à prendre distance avec l’autorité quelle qu’elle soit, ce qui est parfois difficile à vivre quand on est soi-même en position d’autorité.

13ème Noel au Vietnam, 15 ans de présence missionnaire.
13ème Noel au Vietnam, 15 ans de présence missionnaire.

Comme supérieur, j’essaie de faciliter la cohésion du groupe et d’établir les fondements de la mission à venir au Vietnam et en Inde. Je ne suis pas toujours sûr d’être à la hauteur de la mission qui m’incombe et comme tout le monde, j’ai mes qualités et mes limites, mes domaines de compétence et d’incompétence. Mais l’Eglise a toujours été de l’avant, parce que Dieu nous guide. Dieu nous appelle sans cesse à la confiance, à l’humilité, à la patience. Pour Marie et Joseph, accueillir le Sauveur du monde dans la fragilité d’un petit bébé, pourvoir à son éducation et son avenir n’était pas une mince affaire. Mais ils avaient la foi, ils mettent leur espérance en Dieu, ils acceptaient les surprises de la vie, joyeuses ou douloureuses, comme une grace de Dieu, et avec tout cela, ils étaient toujours dans la reconnaissance parce que Dieu les protégeait et les guidait. Et ils ont mené à bout leur mission, alors il ne peut qu’en être de même ici pour nous au Vietnam et en Inde et partout ailleurs. Bonne fête de Noël à chacun.

Père Frédéric Rossignol. 

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25 décembre 2022 7 25 /12 /décembre /2022 14:00

                                                                                Vietnam,  December 24th, 2022.

Dear confreres, family members, and friends,      

Today is Christmas day and this very special atmosphere is felt in the district of Saigon where I live. Nativity scenes, garlands, Christmas music, traditions are still alive. Yesterday, I went to the hairdresser and the young boy who was cutting my hair told me that he was not a Christian but that he liked to come to the Christmas mass, like many people here.

This year will be my 13th Christmas in Vietnam (I have spent two Christmas abroad since I arrived in Vietnam). I have been the superior of Vietnam and India for a year and a half now and I am half way in this mission since I have been appointed for three years. We have just organized the provincial chapter for India and Vietnam, we were 19 members present. It was an opportunity to look at the path we have taken. We were three in Vietnam in 2007 and one confrere in India in 2010, we are now more than sixty confreres and brothers in formation for these two countries. We have 14 priests and four deacons trained by us. In the next five years, we will have 30 priests. The figures are impressive; it is due to the generosity of the brothers who give their whole life for God and for the Church and also due to the generosity of the confreres who accompany them in their formation process.

13th Christmas in Vietnam.

At the Chapter, we expressed our solidarity between India and Vietnam. The geographical and cultural distance between the two countries is big but the challenges we face are similar: recognition by the civil authorities of our congregation, search for finances for formation and building of houses in which to live in the long term, sending most of our members on mission abroad, local development in our respective countries, social projects, ... the challenges are there and only time will enable us to face them.

 

As for me, I continue my mission. I do no longer work as a formator of the brothers as I did during ten years. My role is to coordinate the work and mission of the various communities. I am now the only foreigner in Vietnam and it is not an easy situation. Even after 17 years, there are still ways of thinking and acting that differ greatly between the Western culture that still deeply influences me, and the Eastern culture. The Vietnamese are people who have a good sense of conviviality, who enjoy meals and Eucharistic celebrations. They are generally in a good mood. But they have more difficulty in anticipating things, establishing rational criteria for for the years to come and they don’t easily deal with the inevitable conflicts of any community life. They tend to distance themselves from authority, which is sometimes difficult to accept since I am in actually a position of authority.

13th Christmas in Vietnam.
13th Christmas in Vietnam.

As a superior, I try to facilitate the cohesion of the group and to establish the foundations of the upcoming missions in Vietnam and India. I am not always sure that I am up to the task at hand and like everyone else, I have my qualities and limitations, my areas of competence and incompetence. But the Church has always moved forward, because God guides us. God constantly calls us to trust, to be humble and patient. For Mary and Joseph, welcoming the Savior of the world in the fragility of a little baby, providing for his education and his future was no small task. But they had faith, they put their hope in God, they accepted the surprises of life, joyful or painful, as a grace from God, and with all this, they were always grateful because God protected and guided them. And they carried out their mission, so it can only be the same for us here in Vietnam and India and everywhere else. Happy Christmas to everyone.

Father Frédéric Rossignol.

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English - Français blog !!!

A blog written in Vietnamese? Not for now...Anyway, the articles published in this blog are usually in English and in French. Up to you to choose your language!

A quand un blog en Vietnamien?... Ce n'est pas pour demain, mais les articles publiés sur ce blog sont généralement et en Français et en Anglais... A vous de choisir...

La Providence passe par vous.

sm vn

La mission n'est possible que grâce à vous: soutien aux pauvres (1), y compris le parrainage scolaire, aux jeunes en formation (2), à la communauté (3), à la construction du séminaire à Manille (4), nous comptons sur votre aide! Une aide si modeste qu'elle soit, c'est important et encourageant !

- Pour nous aider de Belgique ou de l Etranger: Compte de Frédéric Rossignol chez BNP Paribas Fortis :
BIC : GEBABEBB            IBAN : BE59 0014 7732 2326



Rem: En l'état actuel des choses, il nous est impossible de vous donner une attestation fiscale.