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4 octobre 2022 2 04 /10 /octobre /2022 12:00

Rome, la ville éternelle, au mois de Septembre, occasion rêvée de se balader dans ses ruelles étroites, au milieu de vestiges archéologiques, de s’arrêter pour boire un expresso, de manger une pizza ou une glace… Oui, nous avons eu l’occasion de faire un peu de tourisme mais le but de notre séjour à Rome était tout autre, nous étions dix-huit confrères à participer à la rencontre des « nouveaux » supérieurs majeurs de la congrégation, certains, covid oblige, pas si nouveaux que cela dans cette mission. La congrégation travaille dans 60 pays, un tiers des pays environ étaient donc représentés. Nous avons été accueilli par le supérieur général, ses sept conseillers et les confrères qui travaillent à notre maison générale, soit en tout une quinzaine de confrères au service des 2800 membres de la congrégation. Les échanges se faisaient en anglais, français et portugais, même si l’anglais prend largement l’avantage depuis pas mal d’années.

Tous les chemins (spiritains) mènent à Rome !
Tous les chemins (spiritains) mènent à Rome !

Se rencontrer, c’est d’abord un temps de fraternité, les supérieurs sont en principe des confrères déjà expérimentés et qui ont de belles qualités humaines, un bon esprit de service et le sens de la persévérance. Ils ont évidemment leurs défauts et l’on sait que vivre en communauté pour dix jours est nettement plus léger que de vivre ensemble dans nos communautés de mission respectives pour dix ans ou plus… mais cette fraternité spiritaine était bien présente et pleine de sens. Souvent les supérieurs portent pas mal de responsabilités, idéalement avec leurs proches collaborateurs, mais souvent aussi dans une certaine solitude. Se retrouver, échanger et s’entendre dire que malgré toutes les difficultés, la congrégation est heureuse de pouvoir compter sur nous, cela fait du bien !

Notre généralat et des supérieurs bien studieux à l'intérieur...
Notre généralat et des supérieurs bien studieux à l'intérieur...Notre généralat et des supérieurs bien studieux à l'intérieur...

Notre généralat et des supérieurs bien studieux à l'intérieur...

Nous vivons dans un monde fragile, où les difficultés ne manquent pas. Il faut trouver les finances pour faire vivre nos missions, certaines communautés spiritaines sont confrontés à l’insécurité ou à l’isolement. Il y a aussi le défi du vivre ensemble, la tentation étant grande chez les missionnaires de suivre leur propre chemin. Beaucoup de confrères sont dans des situations dites ‘irrégulières’, vivant loin de toute communautés et ne se préoccupant pas de la vie communautaire inhérente à la vie religieuse. Il y a ceux qui ont du mal à trouver une mission qui les responsabilise, ceux qui ne sont pas honnêtes du point de vue de leur célibat ou de la gestion de l’argent. Il y a les risques d’abus affectifs, sexuels ou de pouvoir. Etre supérieur requiert de mobiliser les confrères dans des projets qui soient dignes de notre appel : avoir une vie spirituelle profonde, être engagé aux côtés des pauvres, respecter et dialoguer avec des gens qui n’ont pas la même religion que nous. Il y a aussi le volet administratif et les orientations de la Congrégation (les chapitres généraux ou provinciaux) à mettre en pratique.  

visite de Assise; lieu de paix et de ressourcement.
visite de Assise; lieu de paix et de ressourcement.

visite de Assise; lieu de paix et de ressourcement.

Pour être un bon supérieur, il faut avoir de la patience, savoir collaborer avec ses pairs, accepter l’imperfection en soi et dans la vie de nos confrères, passer beaucoup de temps pour écrire des courriers, téléphoner, organiser entretiens particuliers et réunions de travail, persévérer dans sa mission et avec tout cela trouver sa joie dans ce que l’on fait. Il faut aussi appprendre à déléguer les responsabilités et travailler ensemble en pouvant s’appuyer sur l’équipe provinciale, l’économe ou le supérieur. Les jeux ne sont pas faits à l’avance, on peut être un excellent supérieur, un supérieur moyen ou un piètre supérieur. La grace qui est donnée, c’est celle de pouvoir grandir en se donnant et de mettre sa confiance en Dieu beaucoup plus qu’en ses qualités personnelles. Et quand vient l’échec sur telle ou telle chose (une relation avec un confrère, un dossier qui n’avance pas, de la fatigue et une certaine solitude), on a toujours l’avantage de pouvoir offrir tout cela par amour pour la Croix du Christ.

Tous différents (6 croix différentes...) mais Unis (ou du moins en chemin...)
Tous différents (6 croix différentes...) mais Unis (ou du moins en chemin...)

Tous différents (6 croix différentes...) mais Unis (ou du moins en chemin...)

Ce qui nous a marqué dans ses dix jours passés au généralat, c’est de voir l’exemple de l’équipe qui travaille à Rome, qui vient de tous horizons, composée de confrères à des étapes différentes de la vie (le plus jeune à 50 ans, le plus agé 67 ans…) Si chacun d’entre eux est là, ce n’est pas pour son plaisir mais avant tout pour servir la congrégation. Un des conseillers disait dans son homélie, « il faut trouver Dieu dans la banalité du quotidien ». C’est bien vrai. Merci à tous ceux qui assument des responsabilités dans la Congrégation. Puissions-nous trouver notre joie dans ce que nous faisons pour le bien de tous. 

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4 octobre 2022 2 04 /10 /octobre /2022 11:47

Rome, the eternal city, in the month of September, gives a good opportunity to stroll through its narrow streets, amidst archaeological remains, to stop for an espresso, a pizza or an ice cream... And we did it, but the purpose of our stay in Rome was actually not tourism, but to participate in the meeting of the "new" superiors of the congregation, some of whom, as a result of the covid, were not so new in their job. We were eighteen confreres from the four corners of the world, all major superiors. The congregation works in 60 countries, therefore about a third of the countries were represented. We were welcomed by our Superior General, Fr.Alain Mayama, his seven concillors and the confreres who work at our general house, in all about fifteen confreres at the service of the 2800 members of the congregation. The common languages were English, French and Portuguese, even if English has been gaining influence recently.

Are you more enclined to cultural visit or food, or both?
Are you more enclined to cultural visit or food, or both?

Are you more enclined to cultural visit or food, or both?

Meeting together is first of all a time of fraternity, the superiors are in principle already experienced confreres who have good human qualities, a good spirit of service and a sense of perseverance. They obviously have their limitations and we know that living in community for ten days is much lighter than living together in our communities of origin for ten years or more... but this Spiritan fraternity is important and meaningful. Superiors often carry a lot of responsibility, ideally with their close collaborators, but often also in a certain solitude. It is good to be together, to share our experiences and to hear that despite all the difficulties, the congregation is happy to be able to count on us!

Serious people studying hard, and visiting the different offices of the generalate.
Serious people studying hard, and visiting the different offices of the generalate.

Serious people studying hard, and visiting the different offices of the generalate.

We live in a fragile world, where difficulties are not lacking. We have to find the finances to keep our respective missions alive, some Spiritan communities are faced with insecurity or isolation. There is also the challenge of living together, the temptation being great for missionaries to follow their own path. Many confreres are in so-called "irregular" situations, living far from any community and not concerned with the community life inherent in religious life. There are those who find it difficult to find a mission that makes them responsible, those who are not honest about their celibacy or the management of money. There are risks of emotional, sexual or power abuse. Being a superior requires mobilizing confreres in projects that are worthy of our call: having a deep spiritual life, being committed to the poor, respecting and dialoguing with people who do not have the same religion as us. There is also the administrative aspect and the orientations of the Congregation (the General or Provincial Chapters) to put into practice.

Rome, Sweet home.
Rome, Sweet home.
Rome, Sweet home.

To be a good superior, one must have patience, know how to collaborate with one's peers, accept imperfection in oneself and in the lives of one's colleagues, spend a lot of time writing letters, making phone calls, organizing private meetings and work meetings, persevere in one's mission and with all this find joy in what one does. We were reminded to not work alone, but to work together with our council team, our bursar, our secretary, laypeople,… One can be an excellent superior, an average superior or a poor superior. The grace that is given is that of being able to grow by giving oneself and to put one's trust in God much more than in one's personal qualities. And when something fails (a relationship with a confrere, a lasting problem without solution, fatigue and a certain loneliness), we have the advantage of being able to offer all this for the love of the Cross of Christ.

Rome, Sweet home.
Rome, Sweet home.

What impressed us during these ten days at the Generalate was to see the good example of the team of our generalate. They coming from all horizons, they are at different stages of life (the youngest is 50 years old, the oldest 67 years old...). If each one of them is there, it is not for his own pleasure but above all to serve the congregation. One of the counselors said in his homily, "We must find God in the mundanity of everyday life”. This is very true. Thank you to all those who assume responsibilities in the congregation. May we find our joy in what we do for the good of all. 

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16 août 2022 2 16 /08 /août /2022 15:26

In our modern world, people travel abroad for various reasons. They do tourism, business, humanitarian work, ... We travel as missionaries! The approaches and the understanding of the visited country differ greatly according to the motivation for the trip. Tourists are looking for entertainment, gastronomy and a touch of exoticism, businessmen and women want to make money, humanitarians want to make themselves useful to society and meet people. Paradoxically, missionaries do not have very specific expectations. They let themselves be shaped by what awaits them, they let themselves be welcomed by the locals, often surprised by their kindness and availability. Time is one of the great assets to understand people’s culture and background. When foreigners spend years in a country, they go through three successive stages: wonder, disenchantment and finally realistic adaptation. Progressively the new environment discloses its charm, its beauty but also its limits which are a source of incomprehension and frustration. Those who stay a long time in a country adopt in part the local habits and mentality, while remaining deeply imbued with their culture of origin.

India, its evangelization started already in the 1st century, a country full of traditions.
India, its evangelization started already in the 1st century, a country full of traditions.

India, its evangelization started already in the 1st century, a country full of traditions.

The Spiritans have been in India for twelve years. Six years ago, they joined the Taiwan-Vietnam province. Taiwan separated from the group in May 2021 and we are now the Vietnam-India group. During the two years of pandemic, contacts between India and Vietnam were limited to phone calls and mails. In July, I was able to visit the community of Chennai (South of India) for three weeks. This was my second visit to India and my first as Superior of both countries.

Spiritan presence in India in the 19th century, 54 spiritans worked in India for decades
Spiritan presence in India in the 19th century, 54 spiritans worked in India for decades

Spiritan presence in India in the 19th century, 54 spiritans worked in India for decades

Our Spiritan presence in India today is a drop of water on a huge continent. The community in India is made up of 4 priests, a deacon and 4 brothers in formation (who belong to the 1st, 3rd and 4th year of formation). Three of the four priests work abroad (but they were there when I visited). The community is therefore very fragile and its future uncertain. The young people in formation are dynamic but formation is a lasting process (12 years) and family worries or lack of personal perseverance can lead our brothers to leave the community during their vocational journey. The priests themselves struggle to find their place in a Church where urban Churches do not lack personnel but rural Churches do. In rural areas the priests would get some work and means of support. However, the institutes of formation in religious life (philosophy and theology schools) are in the city. For the sake of community life, it is necessary to stay in the city. But how to get by financial support and what pastoral work to do there? This is not a simple question. Besides, the community had no house of its own. One of the local benefactors puts a large but very old house at its disposal, and he has made it clear that in a year or two he would like his property back. So much challenges for the coming years...

Street sellers and taxi three wheels, no doubt we are in Asia !
Street sellers and taxi three wheels, no doubt we are in Asia !

Street sellers and taxi three wheels, no doubt we are in Asia !

Life in India is charming. Asian society is very much alive, the people who live outside, the traffic is crazy, people cook and serve meals in the street, and people’s life is impregnated with religion and religiosity, so far from the western world which decided that God belonged to the past and that only man had the control of his destiny (at least for most of the people). Coming from Vietnam, I was pleasantly surprised by two things in particular. First of all, the mastery of English by the high class of the society, which allowed me to participate in celebrations and even conferences that I could fully understand (so happy!)  and meet families and chatt with its members. I was surprised to see that the Indian family (at least in the city) is quite similar to the Western family. Indeed, in Vietnam, invitations are always made during large festive events, minimum thirty to forty people attend it, men on one side, women on the other. In India, the families I visited were nuclear, and surprisingly, the children were happily participating in the adults' conversations.

Outing to the city zoo with three of the 4 young spiritans in formation.
Outing to the city zoo with three of the 4 young spiritans in formation.

Outing to the city zoo with three of the 4 young spiritans in formation.

During my stay, I also had the chance to go to the biggest pilgrimage place in South India for Christians, Our Lady of Velankanni. We took night buses and I was surprised to see that the bus station at 1am was so crowded. People had to rush to get a bus (fortunately ourselves, we were taking a destination much less popular than the one taken by the local workers). After Our Lady of Velankanni, I was also welcomed in the family of our Indian deacon, and I appreciated the simplicity of the rural life but also the fact to hear that little by little the peasants of today have a life a little less hard than their parents. Drinking water, electricity and motorcycles are more and more popular but wages in the countryside are still very low, which explains why the exodus to the cities continues nowadays.

Vailankanni shrine in Tamilnadu State draws 2 millions pilgrims a year !
Vailankanni shrine in Tamilnadu State draws 2 millions pilgrims a year !

Vailankanni shrine in Tamilnadu State draws 2 millions pilgrims a year !

Three weeks is a limited experience, but I really appreciated the kindness and welcome of my confreres. I was happy to meet the young people in formation, and to my indian confreres, I said: take your future in your hands, we are here to help you even from a distance to make the right choices, have confidence in Providence, be united, generous and enthusiastic in what you do, my prayer and my friendship accompany you.

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11 août 2022 4 11 /08 /août /2022 04:31

Dans notre monde moderne, les gens voyagent de plus en plus à l’Etranger pour diverses raisons. Ils font du tourisme, du business, de l’humanitaire, … Et nous, nous sommes missionnaires ! Les approches et la compréhension du pays visité diffèrent grandement suivant la motivation du voyage. Les touristes recherchent la distraction, la gastronomie et une touche dosée d’exotisme, les hommes et les femmes d’affaires veulent faire du chiffre, les humanitaires veulent se rendre utile à la société et faire de belles rencontres. Les missionnaires, paradoxalement, n’ont pas d’attentes bien précises. Ils se laissent façonner par ce qui les attend, ils se laissent accueillir par les locaux, souvent surpris par leur gentillesse et disponibilité. Le temps est l’un des grands atouts de la découverte d’une culture. Lorsqu’il se compte en années, le visiteur passe par trois étapes successives, : l’émerveillement, le désenchantement et enfin l’adaptation réaliste, où la nouvelle culture s’offre à soi avec son charme, sa beauté mais aussi ses limites qui sont source d’incompréhensions et de frustrations. Celui qui reste longtemps dans un pays adopte en partie les réflexes et la mentalité locale, tout en restant profondément imprégné de sa culture d’origine.

L'Inde a été évangélisée dès le 1er siècle de notre ère.
L'Inde a été évangélisée dès le 1er siècle de notre ère.
L'Inde a été évangélisée dès le 1er siècle de notre ère.

L'Inde a été évangélisée dès le 1er siècle de notre ère.

Les Spiritains sont en Inde depuis douze ans. Il y a six ans, ils ont rejoint la circonscription de Taiwan-Vietnam. Taiwan s’est séparé du groupe en mai 2021 et nous sommes maintenant le groupe Vietnam-Inde. Pendant les deux années de pandémie, les contacts entre l’Inde et le Vietnam étaient limités à des échanges téléphoniques. Au mois de Juillet, j’ai pu rendre visite à la communauté sur place pour trois semaines. Ce fut mon second séjour en Inde et mon premier en tant que supérieur des deux pays.

La convivialité, certes, mais attention !  c'est très épicé !
La convivialité, certes, mais attention !  c'est très épicé !

La convivialité, certes, mais attention ! c'est très épicé !

Notre présence spiritaine en Inde est aujourd’hui une goutte d’eau dans ce vaste monde. La communauté en Inde est constituée de 4 prêtres, un diacre et 4 frères en formation (en 1ère, 3ème et 4ème année de formation). Trois des quatre prêtres travaillent à l’Etranger (mais ils étaient là lors de mon passage). La communauté est donc très fragile et beaucoup de questions se posent sur son avenir. Les jeunes en formation sont dynamiques mais leur formation est longue (12 ans) et les soucis familiaux ou le manque de persévérance personnelle peuvent les amener à quitter la communauté en milieu de parcours. Les prêtres eux-mêmes peinent à trouver leur place dans une Eglise où les Eglises urbaines ne manquent pas de personnel mais les Eglises rurales sont en manque de pasteurs. Il suffirait alors d’envoyer les confrères en milieu rural pour qu’ils aient du travail et puissent subsister à leurs besoins. Le problème, c’est que les instituts de formation à la vie religieuse (philosophie, théologie) sont en ville. Pour le bien de la vie communautaire, il faut donc rester en ville. Mais comment s’en sortir financièrement et quel travail pastoral y accomplir ? La question n’est pas simple. La communauté n’a pas non plus de maison qui lui appartienne. Un des bienfaiteurs locaux met à sa disposition une maison grande certes, mais très vieille, et il a fait comprendre que dans un an ou deux, il voudrait récupérer son bien. Voilà pour les grands défis des années à venir.

la vie à la campagne chez les parents de notre diacre Arockiasamy.
la vie à la campagne chez les parents de notre diacre Arockiasamy.

la vie à la campagne chez les parents de notre diacre Arockiasamy.

La vie en Inde a cependant son charme. On y retrouve l’agitation typiquement asiatique, les gens qui vivent dehors, le trafic dantesque, les échoppes où l’on cuisine à même la devanture, et puis ce monde imprégné de religion et de religiosité, si loin du monde occidental qui a décidé que Dieu appartenait désormais au passé et que seul l’homme avait la maitrise de sa destinée (légère caricature mais constat réel malheureusement). En venant du Vietnam, j’ai été agréablement surpris par deux choses en particulier. Tout d’abord la maitrise de l’Anglais par la franche privilégiée de la société, ce qui m’a permis de participer à des célébrations et même des conférences (incroyable !) en comprenant ce qu’il s’y disait et aussi de rencontrer des familles. Et là quelle ne fut pas ma surprise de voir que la famille indienne (du moins en ville) s’apparente assez bien à la famille occidentale. Par contraste, au Vietnam, les invitations se font toujours lors d’évènements festifs de grande ampleur, minimum trente à quarante personnes, les hommes d’un coté, les femmes de l’autre. En Inde, les familles qui m’ont reçues étaient nucléaires, et chose étonnante, les enfants participaient joyeusement aux conversations des adultes.

A la rencontre des confrères indiens à Chennai (Sud Est de l’Inde)
A la rencontre des confrères indiens à Chennai (Sud Est de l’Inde)

Durant mon séjour, j’ai aussi eu la chance d’aller au plus grand lieu de pèlerinage du Sud de l’Inde pour les chrétiens, à Notre Dame de Velankanni. Pour ce faire nous avons pris des bus de nuits, et quelle ne fut ma surprise de voir une station de bus bondée à 1h du matin et les gens courir vers leur bus pour y entrer (fort heureusement nous prenions une destination nettement moins prisée des travailleurs locaux). J’ai également été accueilli dans la famille de notre diacre indien, et j’ai apprécié la simplicité de la vie rurale mais aussi le fait d’entendre que petit à petit les paysans d’aujourd’hui ont une vie un peu moins dure que leurs parents. L’eau potable, l’électricité et les motos commencent à faire partie du paysage. Les salaires restent néanmoins fort bas, ce qui explique que l’exode vers les villes se poursuit inéxorablement.

L'Inde une histoire plurimillénaire et multiculturelle et religieuse.
L'Inde une histoire plurimillénaire et multiculturelle et religieuse.
L'Inde une histoire plurimillénaire et multiculturelle et religieuse.

L'Inde une histoire plurimillénaire et multiculturelle et religieuse.

Trois semaines, c’est une expérience limitée, mais j’ai beaucoup apprécié la gentillesse et l’accueil de mes confrères. J’ai été heureux de rencontrer les jeunes en formation, et à tous, je leur ai dit : prenez votre futur en main, nous sommes là pour vous aider même à distance à faire les bons choix, ayez confiance dans la Providence, soyez unis, généreux et enthousiastes dans ce que vous faites, ma prière et mon amitié vous accompagne.

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22 juillet 2021 4 22 /07 /juillet /2021 16:25

En cette fin de Janvier 2021, à une dizaine de jours du nouvel an Vietnamien, alors que nous étions prêts à partir à Dalat, à 350 km d’ici pour y passer la deuxième retraite du noviciat et le nouvel an, je me tâte encore… Devrons-nous cette fois revoir nos plans et rester à la maison ? Je téléphone aux Salésiens qui me disent que la police à mis des barrages filtrants pour décourager les déplacements inutiles, mais disent-ils, nous, nous sommes tout prêts à vous accueillir. Par prudence, nous optons pour une destination plus proche, à 120km d’ici, à Vung Tau, en bord de mer, où les sœurs de la Charité sont d’accord de nous accueillir. Au programme, une semaine de retraite animée par mon confrère pour les huit novices, puis une visite dans deux familles, une vietnamienne (celle de Sang, un de mes novices) et une française.

Tet 2021, construire des ponts...
Tet 2021, construire des ponts...

Au milieu de la retraite nous parviennent de mauvaises nouvelles. Dans deux villes du Vietnam, quelques cas de covid ont émergé. Faudra-t-il annuler nos projets de vacances post-retraite ? Je contacte la famille vietnamienne qui me répond dans un style bien local : Nous avons demandé l’avis de notre curé, en lui disant : « Pouvons-nous accueillir les frères et leur prêtre étranger ? » Le curé leur a répondu : « je vais en parler avec l’évêque » (Sic !) : L’évêque donne le feu vert…(L’histoire ne dit pas s’il a contacté le pape…) Le père de famille me dit : « J’ai prié, je suis confiant... ». Cette humilité peut paraitre déconcertante pour un étranger. Mais quelle sagesse en réalité ! Une décision d’accueillir des gens extérieurs au village se prend en fait en concertation avec ceux qui sont aussi les garants de la sécurité du village et dans la confiance en Dieu…

Les enveloppes, les enveloppes !
Les enveloppes, les enveloppes !
Les enveloppes, les enveloppes !

Les enveloppes, les enveloppes !

Lorsqu’on arrive sur place, l’ambiance est détendue et chaleureuse…C’est une grande famille qui nous accueille. Sang a onze frères et sœurs. Les oncles et tantes et cousins dans le village ne sont pas en reste. Dans la cuisine, une pièce séparée de la maison, on s’affaire autour du feu de bois et des mets à préparer. Recevoir du monde pour les vietnamiens, c’est du boulot mais cela se fait dans la bonne humeur. Il y a notamment des huitres au menu (qui seront cuites…mais je ne résiste pas à en manger une crue). Le vin et la bière sont au rendez-vous, les convives (4 tables de dix) aussi. Le soir, pour la messe, nous sommes évidemment tous sur notre 31. Pour la nuit, la moitié des novices et moi dormirons dans la maison de la sœur de Sang qui est partie dans sa belle famille. Les autres dormiront sur une natte dans le living. Le lendemain, nous allons au cimetière tous ensemble prier pour les ancêtres de la famille. Puis nous rendons visite à la maison de la grand-mère puis celles des oncles et des tantes…Les enveloppes rouges de la chance passent de main en main. On est poli, on regardera plus tard si l’enveloppe contient 20.000 ou 50.000 ou 100.000vnd voir plus… Heureusement que mon confrère a prévu des enveloppes que je pourrai donner moi aussi dans la bonne humeur aux plus jeunes, au nom de notre communauté…

Au nouvel an, chaque famille se rend au cimetière pour prier pour ses défunts.
Au nouvel an, chaque famille se rend au cimetière pour prier pour ses défunts.

Au nouvel an, chaque famille se rend au cimetière pour prier pour ses défunts.

A midi, mes amis Français arrivent en side-car et en mobylette. Ils ont quatre enfants qui sont ravis de parler en anglais avec les novices et quelques membres de la famille de Sang. C’est la première fois qu’ils passent le nouvel an vietnamien dans une famille vietnamienne. Quel honneur ! La joie est réciproque. Mes amis se sentent tout de suite à l’aise. Ils viennent tous les deux de familles de respectivement dix et sept enfants…Après le repas de midi, nous partons chez eux pour encore deux jours de repas, de ballades, de baignades à la plage, etc. La cuisine de la maitresse de maison est simple mais authentiquement française. Quel bonheur de voir mes novices gouter à des quiches, des salades, un gratin et bien sur des gâteaux en tous genres. Ces vacances m’ont rempli d’une saine fierté, celle d’avoir établi des ponts entre deux cultures, la culture vietnamienne et la culture occidentale. La langue est souvent une barrière au Vietnam pour bien des étrangers mais il y a aussi le fait qu’on manque parfois tout simplement d’occasions pour se connaitre. Merci à la générosité des deux familles en question. La prochaine fois, vous venez chez nous ; nous non plus, nous n’avons pas peur d’accueillir du monde à bras ouverts !

Tet 2021, construire des ponts...
Tet 2021, construire des ponts...
Tet 2021, construire des ponts...
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20 juillet 2021 2 20 /07 /juillet /2021 06:21

At the end of January 2021, ten days before the Vietnamese New Year, when we were ready to leave for Dalat, 350 km from our home, to spend the second novitiate retreat and the Lunar New Year, I was still hesitating... Should we review our plans this time and stay at home? I called the Salesians and they told me that the police had set up roadblocks to discourage unnecessary travel, but they said that they were ready to welcome us. I changed my mind and we opted for a closer destination, 120km from here, a place called “Vung Tau”, on the seaside, where the Sisters of Charity agree to welcome us. On the programme, a week's retreat led by my confrere for the eight novices, then a visit to two families, one Vietnamese (Sang’s family, one of my novices) and a French family (Pierre and Sophie and their four children). In the middle of the retreat we received some bad news. In two cities in Vietnam, some cases of covid have emerged. Should we cancel our post-retreat holiday plans? I phoned the Vietnamese family who replied in true local style: "We asked our parish priest for advice, saying: 'Can we welcome the brothers and their foreign priest?’ The bishop gave the green light...” (The story does not say whether he contacted the Pope...) The father of the family said to me: "I have prayed, I am confident... ". This reply may seem strange for a foreigner. But what a wisdom in reality! A decision to welcome people from outside the village is in fact taken in consultation with those who are feel responsible for the village's security and who put their trust in God...

Tết Lunar Year, do we dare to go somewhere or do we stay at home?
Tết Lunar Year, do we dare to go somewhere or do we stay at home?

When we arrive, the atmosphere is relaxed and warm... It is a big family that welcomes us. Sang has eleven brothers and sisters. Uncles and aunts and cousins in the village will also join the party. In the kitchen, a separate room of the house, gathered around the wood fire, people are busy to prepare the food. To welcome so many people (40 guests) is not a piece of cake, but everybody is so excited, that they don’t mind. There are oysters on the menu (which will be cooked...but I can't resist eating a raw one). Wine and beer are put on the four 4 tables. We enjoy our meal and I make my best to catch up the conversation…When we arrive, the atmosphere is relaxed and warm... It is a big family that welcomes us. Sang has eleven brothers and sisters. Uncles and aunts and cousins in the village will also join the party. In the kitchen, a separate room of the house, gathered around the wood fire, people are busy to prepare the food. To welcome so many people (40 guests) is not a piece of cake, but everybody is so excited, that they don’t mind. There are oysters on the menu (which will be cooked...but I can't resist eating a raw one). Wine and beer are put on the four 4 tables. We enjoy our meal and I make my best to catch up the conversation…

Tết Lunar Year, do we dare to go somewhere or do we stay at home?
Tết Lunar Year, do we dare to go somewhere or do we stay at home?
Tết Lunar Year, do we dare to go somewhere or do we stay at home?

In the evening, for the mass, we are all dressed up. At night, half of the novices and I sleep in the house of Sister de Sang who has gone to her in-laws. The others sleep on mats in the living room. The next day we go to the cemetery together to pray for the family ancestors. Then we visit the grandmother's house and the aunts' and uncles' houses... The lucky red envelopes pass from hand to hand. According to the tradition (we would be rude if we don’t do it…) we will look later if the red envelopes contain 20.000 or 50.000 or 100.000vnd or even more... Fortunately my confrere handle me envelopes that I give to the youngest of the family, in the name of our community...

Tết Lunar Year, do we dare to go somewhere or do we stay at home?
Tết Lunar Year, do we dare to go somewhere or do we stay at home?

At midday, my French friends arrive in a side-car and a scooter. They have four children who are delighted to speak in English with the novices and some members of the de Sang family. It is the first time they spend the Vietnamese New Year with a Vietnamese family. What an honour! The joy is mutual. My friends feel at ease right away. They both come from families of ten and seven children respectively... After lunch, we are invited by Pierre and Sophie to spend two days in their home. We enjoy everything: the meals, the walks, to swimm at the beach and at home, etc. The cuisine of the hostess is authentically French. What a joy to see my novices tasting quiches, salads, gratin and of course cakes of all kinds. This holiday filled me with a healthy pride, that of having built bridges between two cultures, the Vietnamese and the Western. Language is often a barrier in Vietnam for many foreigners, but there is also the fact that people often lack opportunities to get to know each other. Thanks to the generosity of the two families. Next time you come to our place, we are not afraid to welcome people with open arms either!

Tết Lunar Year, do we dare to go somewhere or do we stay at home?
Tết Lunar Year, do we dare to go somewhere or do we stay at home?
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19 mars 2021 5 19 /03 /mars /2021 09:47

La pandémie est présente dans toutes les conversations. Elle touche les personnes âgées, les étudiants, les travailleurs, les professionnels de la santé et aussi les personnes vivant à l'étranger. Ce monde d'expatriés, les missionnaires le connaissent bien, pour en faire partie. De nombreux expatriés, en fonction de leurs ressources financières et de la proximité de leur pays d'origine, avaient l'habitude de rentrer régulièrement chez eux. Si, dans les années 1950, les missionnaires revenaient au pays tous les cinq ou dix ans, aujourd'hui ils y reviennent chaque année , ou tous les deux ou trois ans, selon les règles de leur communauté. Au début de ma mission au Vietnam, en 2007, je rentrais chez moi tous les deux ans. J'aimais ce rythme, profitant de mes vacances d'été au Vietnam tous les deux ans et l'autre été en Belgique chez mes parents. Il y a cinq ans, j'ai été nommé maître des novices et j'ai commencé à rentrer chez moi chaque année.

Maman a débuté sa nouvelle mission au Ciel.
Maman a débuté sa nouvelle mission au Ciel.

Il y a trois ans, on a diagnostiqué une tumeur au poumon chez ma mère. Petit à petit, elle s'est affaiblie. À la Pentecôte 2019, j'ai pris un mois de vacances à la maison. J'ai fait quelques petites sorties avec ma mère, dont une visite aux serres royales en fleurs. J'ai quitté mes parents à la fin de mes vacances le cœur lourd, en pensant que je ne reverrais jamais ma mère. Un matin de novembre 2019, j'ai reçu un appel d'urgence de ma famille. Ma mère était dans le coma. 24 heures plus tard, j'étais dans sa chambre d'hôpital, écoutant sa respiration irrégulière. Cependant, deux jours plus tard, grâce aux médicaments, ma mère allait beaucoup mieux. J'ai ensuite passé trois belles semaines entre l'hôpital et la maison, vivant une profonde intimité avec ma mère, et m'occupant également de mon père. Cependant, mon travail de formateur au Vietnam m'attendait et j'ai dû leur dire au revoir et verser à nouveau des larmes. Pendant un an, j'ai appelé régulièrement, mais progressivement, les conversations téléphoniques sont devenues de plus en plus courtes. Ma mère était épuisée. Elle est finalement décédée le 9 janvier 2021, quelques heures après être tombée dans le coma.

Maman a débuté sa nouvelle mission au Ciel.
Maman a débuté sa nouvelle mission au Ciel.

Je savais depuis longtemps que, l'espace aérien étant fermé, il ne me serait pas possible de revenir du Vietnam pour dire au revoir à ma mère et célébrer ses funérailles. Dans ma vie de missionnaire, j'avais déjà été absent aux funérailles de mon grand-père (j'étais en Chine) et de mes deux grands-mères (j'étudiais au Portugal). Paradoxalement, au décès de maman, malgré la distance, j'ai vécu une semaine de deuil très prenante et très belle. Bien que je sois loin de chez moi, j'ai reçu de nombreux messages d'amitié par e-mail, par FB ou par téléphone. En communauté, mes novices m'ont immédiatement suggéré d'imprimer une belle photo de ma mère et de la placer dans la chapelle avec des fleurs et de l'encens. Nous avons prié tous les jours pour le repos de ma mère et pour ma famille. J'ai aussi écrit trois homélies pour maman. L'un d'eux était l'homélie aux funérailles de maman, qui a été enregistrée sur vidéo pour les membres de ma famille. J'ai également célébré deux messes commémoratives pour elle, l'une en vietnamien, l'autre en français, en présence de nombreux amis. J'ai eu ma famille au téléphone pendant toute la semaine de deuil et ils ont, à leur tour, enregistré la vidéo des funérailles que j'ai pu voir sur le web.

Maman a débuté sa nouvelle mission au Ciel.
Maman a débuté sa nouvelle mission au Ciel.

Plus que tout, ce qui me rend heureux aujourd'hui, c'est de savoir que ma mère suit ma mission au Vietnam depuis le ciel. Elle en connaît maintenant tous les détails, les joies et les peines. La seule chose qui m'attriste est que je ne peux pas accompagner mon père dans son deuil. Aujourd'hui, je me sens en paix et, bien que la présence physique auprès des nôtres soit essentielle, le plus important, en fin de compte, est l'amour que nous avons pour eux et qu'ils ont pour nous. Tous ces moments passés avec maman pendant 48 ans (dont neuf mois bien au chaud...) resteront toujours dans ma mémoire. Je terminerai par une anecdote. Il y a deux ans, alors que ma mère était déjà malade, je lui ai dit : "Je suis triste, tu es malade et au lieu de rester en Belgique, je m'en vais". Elle a répondu : "Je suis heureuse, tu es un missionnaire et il est de ton devoir de poursuivre ta mission". Alors, Maman, bonne mission au ciel à partir de maintenant !

Maman a débuté sa nouvelle mission au Ciel.
Maman a débuté sa nouvelle mission au Ciel.
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19 mars 2021 5 19 /03 /mars /2021 09:27

The pandemic is in every conversation. It affects the elderly, students, workers, health professionals and also people living abroad. Missionaries know this world of expatriates well, as they are part of it. Many expatriates, depending on their financial resources and the proximity of their country of origin, used to return home regularly. While in the 1950s missionaries returned home every five or ten years, today they return every year, or every two or three years, depending on the rules of their community. At the beginning of my mission in Vietnam, in 2007, I used to return home every two years. I liked this rhythm, enjoying my summer holidays in Vietnam every two years and the other summer in Belgium with my parents. Five years ago, I was appointed novice master and started going home every year.

My mother started her final mission in Heaven...
My mother started her final mission in Heaven...

Three years ago my mother was diagnosed with a lung tumour. Gradually, she became weaker. At Summer 2019, I took a month's holiday at home. I went on a few small outings with my mother, including a visit to the Royal Greenhouses in bloom. I left my parents at the end of my holiday with a heavy heart, thinking that I would never see my mother again. One morning in November 2019, I received an emergency call from my family. My mother was in a coma. 24 hours later, I was in her hospital room, listening to her irregular breathing. However, two days later, thanks to the medication, my mother was much better. I then spent three beautiful weeks between hospital and home, living in deep intimacy with my mother, and also looking after my father. However, my job as a formator in Vietnam was waiting for me and I had to say goodbye and shed tears again. For a year I called regularly, but gradually the phone conversations became shorter and shorter. My mother was exhausted. She finally died on 9 January 2021, a few hours after falling into a coma.

My mother started her final mission in Heaven...
My mother started her final mission in Heaven...

I had known for a long time that, with the airspace closed, it would not be possible for me to return from Vietnam to say goodbye to my mother and celebrate her funeral. In my missionary life, I had already been absent from the funerals of my grandfather (I was in China) and my two grandmothers (I was studying in Portugal). When my mother passed away, despite the distance, I actually experienced a very emotional and beautiful week of mourning. Although I was far from home, I received many messages of friendship by e-mail, by FB or by phone. In community, my novices immediately suggested me to print a beautiful picture of my mother and place it in the chapel with flowers and incense. We prayed every day for my mother's rest and for my family. I also wrote three homilies for my mother. One of them was the homily at Mom's funeral, which was videotaped for my family members. I also celebrated two memorial masses for her, one in Vietnamese and one in French, with many friends in attendance. I had my family on the phone throughout the week of mourning and they, in turn, recorded the video of the funeral which I was able to see on the web.

My mother started her final mission in Heaven...
My mother started her final mission in Heaven...
My mother started her final mission in Heaven...

More than anything, what makes me happy today is knowing that my mother is following my mission in Vietnam from heaven. She now knows all the details, the joys and sorrows. The only thing that saddens me is that I cannot accompany my father in his mourning. Today I feel at peace and, although the physical presence of our family is essential, the most important thing, in the end, is the love we have for them and they have for us. All those moments spent with Mum over 48 years (nine months of which were spent in the warmth...) will always remain in my memory. I will end with an anecdote. Two years ago, when my mother was already ill, I said to her: "I am sad, you are ill and instead of staying in Belgium, I am leaving". She answered: "I am happy, you are a missionary and it is your duty to continue your mission". So, Mother, have a good mission in heaven from now on!

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16 décembre 2020 3 16 /12 /décembre /2020 13:54

Chers confrères, parents et amis,                              Vietnam, décembre 2020.

Dix mille kilomètres me séparent de l’Europe et à l’heure du covid, la vie quotidienne au Vietnam est effectivement à mille lieues de la tragédie qui se vit dans le monde occidental. Au moment où je vous écris (à quelques jours de Noel), je viens de célébrer la messe des enfants dans une Eglise pleine à craquer ; il y avait bien mille personnes réunies.

Quelle chance de pouvoir  fêter Noël au Vietnam en 2020.

Le Vietnam combine deux atouts pour faire face au covid. D’une part, les gens sont naturellement plus enclins à limiter par eux-mêmes leurs sorties lorsqu’un danger supposé ou réel voit le jour. D’autre part, le gouvernement ne lésine pas sur la discipline. Aux premiers indices de contamination, il y a quatre mois de cela, il n’a pas hésité à mettre un million de personnes en quarantaine pour trois semaines avec interdiction de sortir de chez soi… et ça marche puisque à l’heure actuelle, il n’y a aucun cas déclaré sur le territoire mis à part les gens qui reviennent de l’Etranger et qui sont mis en quarantaine stricte dans des hôtels pour deux ou trois semaines. Et puisqu’il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, j’ajoute que des millions de chrétiens prient aussi constamment pour que Dieu les protège, leur famille et leur pays et évidemment pour que la pandémie cesse de faire des ravages sanitaires, économiques et affectifs dans le monde entier.

Quelle chance de pouvoir  fêter Noël au Vietnam en 2020.
Quelle chance de pouvoir  fêter Noël au Vietnam en 2020.

Noel est à nos portes et nous avons la chance,ici, de préparer cette fête dans la joie. La fête de Noel nous rappelle d’ailleurs ce mélange étonnant de joie et de tristesse qui habitait le cœur de Dieu et celui des croyants. Le sauveur du monde est là, une nouvelle incroyable, inimaginable mais bien réelle, mais une nouvelle qui prend place dans la quasi indifférence générale. Les temps n’ont pas beaucoup changé... Pour beaucoup de nos contemporains, Noel n’a rien de spirituel, il est une fête familiale, comme on fête le nouvel an ou un barbecue en été.

Quelle chance de pouvoir  fêter Noël au Vietnam en 2020.
Quelle chance de pouvoir  fêter Noël au Vietnam en 2020.

Pour ma part, je me réjouis de pouvoir continuer à être nourri par l’enthousiasme des chrétiens du Vietnam. Certes, après treize ans au Vietnam, il n’y a plus beaucoup d’expériences nouvelles, l’exotisme n’est plus de mise, je suis en terrain connu et parfois j’aspirerais à retrouver le gout de l’aventure et à repartir vers de nouveaux horizons, mais je me dis que c’est toujours dans le moment présent que Dieu nous rejoint. J’apprécie la gentillesse, la générosité et la fidélité des frères que j’accompagne sur le chemin de leur vocation. Je suis reconnaissant aux sœurs qui m’accueillent trois fois par semaine pour la messe chez elle. Je suis très touché de la générosité des vietnamiens qui ont le cœur sur la main. Je suis, avant tout, reconnaissant à Dieu pour sa fidélité et le fait qu’il donne du sens à ma vie jour après jour. Je sais que tout en ayant mes imperfections, mon péché, et mon manque de maturité comme c’est le propre de tout être humain, malgré tout Dieu me dit merci pour ce que je vis avec Lui et avec les Vietnamiens depuis tant d’années.

Quelle chance de pouvoir  fêter Noël au Vietnam en 2020.

En ce temps d’immobilisme forcé du au covid, je vous souhaite de cultiver votre intériorité et de donner encore plus de sens à vos petits gestes du quotidien pour que vous puissiez dans quelques mois vous dire : « Cette drôle de guerre a été dure, mais j’ai voulu la vivre avec le plus de paix possible, elle m’a fait me tourner vers d’autres personnes plus vulnérables que moi… »   Amitié et Joyeux Noel, père Fred.

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16 décembre 2020 3 16 /12 /décembre /2020 13:37

Dear colleagues, relatives and friends,                      Vietnam, December 2020.

Ten thousand kilometers separate me from Europe, and at the time of the covid, daily life in Vietnam is indeed a thousand miles away from the tragedy being experienced in the Western world. As I write to you (a few days before Christmas), I have just celebrated the children's mass in a crowed church; there were a thousand people present.

What a privilege to celebrate Christmas in Vietnam in 2020.

Vietnam combines two advantages to face the covid. On the one hand, people are naturally more inclined to limit their outings by themselves when a supposed or real danger arises. On the other hand, the government does not skimp on discipline. At the first signs of contamination, four months ago, it did not hesitate to quarantine a million people for three weeks and forbid them to leave their homes... and it works, since at the present time there are no reported cases on the territory, except some people returning from abroad who are placed in strict quarantine in hotels for two or three weeks. And since it is necessary to give back to Caesar what is Caesar's and to God what is God's, I add that millions of Vietnamese Christians are also constantly praying for God's protection for them, their families and their country and of course for the pandemic to stop causing health, economic and emotional devastation throughout the world.

What a privilege to celebrate Christmas in Vietnam in 2020.
What a privilege to celebrate Christmas in Vietnam in 2020.

Christmas is about to be celebrated and in Vietnam, we are lucky enough to be able to prepare it in a joyful mood. The feast of Christmas reminds us of the amazing mixture of joy and sadness that inhabit the hearts of God and his believers. The savior of the world is here, an incredible news, unimaginable but very real, but a news that takes place in the almost general indifference. Times have not changed much... For many of our contemporaries, Christmas has nothing to do with spiritual life, it is just a family celebration, similar to New Year's Eve or a summer barbecue.

What a privilege to celebrate Christmas in Vietnam in 2020.

Personally, I am delighted to be able to continue to be nourished by the enthusiasm of the Christians of Vietnam. Of course, after thirteen years in Vietnam, there are not many new experiences, exoticism is no longer part of my missionary life since I am in familiar environment. Sometimes I wished I could engage in a new adventure and to set out again towards new horizons, but I know that it is always in the present moment that God joins us. I appreciate the kindness, generosity and fidelity of the brothers whom I accompany on the path of their vocation. I am grateful to the sisters who welcome me three times a week to say mass in their community. I am very touched by the generosity of the Vietnamese who have their hearts on their hands. Above all, I am grateful to God for his fidelity and the fact that he gives meaning to my life day after day. I know that while I have my imperfections, my sin, and my lack of maturity as it is proper to every human being, nevertheless, God thank me for what I have been living with Him and with the Vietnamese for so many years.

What a privilege to celebrate Christmas in Vietnam in 2020.
What a privilege to celebrate Christmas in Vietnam in 2020.

In this time of forced immobility due to the pandemic, I wish you to cultivate your interiority and to give even more meaning to your small daily gestures, so that in a narrow or remote future, you will be able to say to yourselves: "This strange war has been hard, but I wanted to live it with as much peace as possible, it made me turn to other people who are more vulnerable than I am...".   Merry Christmas, with love, Father Fred.

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English - Français blog !!!

A blog written in Vietnamese? Not for now...Anyway, the articles published in this blog are usually in English and in French. Up to you to choose your language!

A quand un blog en Vietnamien?... Ce n'est pas pour demain, mais les articles publiés sur ce blog sont généralement et en Français et en Anglais... A vous de choisir...

La Providence passe par vous.

sm vn

La mission n'est possible que grâce à vous: soutien aux pauvres (1), y compris le parrainage scolaire, aux jeunes en formation (2), à la communauté (3), à la construction du séminaire à Manille (4), nous comptons sur votre aide! Une aide si modeste qu'elle soit, c'est important et encourageant !

- Pour nous aider de Belgique ou de l Etranger: Compte de Frédéric Rossignol chez BNP Paribas Fortis :
BIC : GEBABEBB            IBAN : BE59 0014 7732 2326



Rem: En l'état actuel des choses, il nous est impossible de vous donner une attestation fiscale.